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Affichage des articles du décembre, 2021

Haute volée philosophique.

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Haute volée philosophique (vol de poule) ou blagues à 2 sous (à deux sous, c’est pas cher!). La perfection n’est pas de ce monde, c’est pourquoi je me sens bien seul.  Je suis le Premier Pot de Chambre du Roi. «Non appétit!» -«Merci Lewis Carroll.».  Bien mal acquis est dur à écouler. Je dépense donc je suis. Ceux qui n’excellent en rien ont un avis sur tout. La postérité fera peut-être refleurir les pissenlits sur ma tombe. Quand Castex s’essaie à l’empathie, même les singes se marrent. Quand t’as plus de dents, t’as plus de problèmes de dents, hé hé! Je préfère les ennemis aux faux amis. Moi j’ai la conscience professionnelle, je ne pars jamais après l’heure. Dans le cadre du plan anti fonctionn… euh, de la modernisation de la Fonction Publique. On fait quoi ce soir ma chérie, ma colombe, mon amour? - Euh, toi j’sais pas. La domotique contrôle toute la maison. - Non, c’est la mama! A deux, on a deux fois plus de problèmes. Et en plus, on est jamais d’accord sur les solutions. Fermer

Le sommeil et l'attente.

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  Le sommeil et ses mille petites meurtrissures occidentales De nos corps tronqués, truqués Un trou béant dans l’ennui avec une grosse cuillère de bois En forme de coupole renversée En forme de dent creuse douloureuse Qui nous écrase, qui nous plaque au lit. L’attente, les joues se creusent à force d’ennui, Le désespoir emplit l’espace et grossit. S’arc-bouter sur des piliers qui s’effritent Pierre après pierre, vaille que vaille, Attaquées de toute part, burinées, amoindries, Et ces flèches inachevées, presque obliques, Qui menacent de s’effondrer. Les démolisseurs, au rictus effroyable, Ressemblent à s’y méprendre aux anges. La Pitié les regarde et pleure à chaudes larmes. Les cris étouffés seront coulés dans le béton. Le couvre-feu s’étend à tous les terrains vagues. Des tubes, des grilles, des parpaings, Tout sera recouvert. Le vieil arbre ne peut plus voir Les jeunes pousses en bas. Et dans le ciel, même s ‘il veut y croire, Il ne voit rien.

Echo des souvenirs.

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  Sous le tilleul et ces vieilles tonnelles Au silence de l’ennui des coins sombres de l’enfance Une table de marbre ronde et épaisse plantée là Le carrelage séculaire comme les rondins de béton en trompe l’œil Les chuchotements L’écho des jalousies de jadis Les secrets de famille Une vieilles terre fissurée et craquante s’étirait jusqu’au seuil De la porte aux sculptures vitriolées Les carreaux noirs et blancs Les rayons sales de la lumière grise Avaient peine à faire revivre les splendeurs d’antan

Princesse Orange.

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Princesse orange reprenez-vous, je sais que votre père cédait à vos caprices, mais … Mais quoi? Rien votre Majesté, je susurrais c’est sûr. Vous pouvez susurrer  à votre aise, mais j’attends de vous franchise et loyauté. Elles vous sont acquises, croyez le bien. Je le croirai quand j’en aurai la certitude. Votre père … Ne répétez-vous pas qu’il n’est plus? Certes, pardonnez-moi. Alors cessez de vous référer à mon père quand ça vous arrange. Je ne … Si vous … Que se passe-t’il dans mon royaume? Peu de choses à vrai dire, tout va pour le mieux Ce n’est pas vraiment ce que j’ai entendu dire.Vous me prenez pour une bécasse? Non point, qu’allez-vous donc imaginer Votre Grâce? Le peuple se plaint. Et il l’a toujours fait Votre Grandeur. Est-ce là une raison pour ne pas l’écouter? Je ne sais point Ma Reine. Tout cela est un peu, comment dire, nouveau pour moi. N’êtes-vous point Ministre de la nouveauté et du changement? C’est un titre honorifique. Allons donc, en somme vous ne servez à rien.

Papillonnage.

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  Le papillon s’approche sûr de son sexe appeal, Les fleurs le laisse faire, elles en ont vu bien d’autres. Mesdames ou mes demoiselles puis-je venir séant? Faites mon bon ami, soyez le bienvenu. Avez-vous vu mes ailes? Ce qu’il est emmerdant. Et voyez mes antennes! Pas à dire il est chiant. Et mon … Ça suffit! Vous nous prenez pour qui, pour quoi? Pardon, je suis nul. N’allons pas jusque là. Je butine, je butine… Et alors, c’est votre droit. Mais je n’ai pas les mots, mes ailes me donnent une contenance. Vous êtes maladroit mais le reconnaissez. C’est vrai, les bourdons ne s’embarrassent pas de scrupules. Et les guêpes encore moins. Alors à vous entendre j’aurais des qualités? Bien sûr mon grand, qui en aurait douté?

Le destin, c'est relatif.

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  Le destin s’acharne, eh bien qu’il le fasse. Moi je suis un dur, qu’il s’occupe donc de ses affaires. Le destin moi Monsieur, j’en fais mon affaire. « Contre vents et marées » dit-on. Et je suis de ceux-là. Le destin c’est pratique quand on a tout raté. « Eh oui, jamais la chance ne m’a souri » . Et gna gna gna et gna gna gna. Quand on est à la barre, on ne va pas lâcher à la moindre tempête. Et puis, que penserait l’équipage ? Le destin a bon dos, c’est rien de le dire. Pas besoin d’être soldat pour se défendre contre ses propres faiblesses. « Et tout me tombe dessus, on croirait qu’on me vise.  Maudit à jamais, voilà ma devise » . Moi je ne suis pas fort, je doute à chaque instant, mais je fais de mon mieux. Si le destin s’acharne, eh bien qu’il le fasse. Moi je n’ai pas flanché. Suis-je un surhomme ? Certes non, bien au contraire ! Je ne cherche ni responsable, ni excuse. Ou quelque Dieu là-haut qui m’aurait abandonné. Suis-je heureux ? Je ne sais pas. Quelqu’un peut-il m’en donne

Iront-ils à la fête?

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 Lézarder ou se lézarder. Se sentir partout en vacances ou comme chez soi. Ou, au contraire, n’être bien nulle part, raser les murs, courber l’échine. Ne pas se dire qu’il y a pire, ce n’est pas charitable, se dire qu’il y a mieux n’est pas conseillé. Crever de jalousie et montrer du mépris à ceux que l’on croit plus petit que soi. Les aïeux disaient qu’il fallait creuser ses sillons tout droit. Eh oui, il y a pas mal de pierres et de racines. Mais plus le labeur est difficile, plus on est fier de soi. Quel intérêt d’envier ou de railler les sillons du voisin ? A la saison des foins,on peut bien faire la fête. Chacun a fait de son mieux, il est temps de danser. La vie que tu mènes, que tu as menée, correspond simplement à ce que tu es. Ta vie n’est ni meilleure, ni moins bonne que celles des autres.  Fais ce que dois, advienne que pourra, qui ne connaît pas cet adage ? On peut parfois ne pas pardonner, c’est vrai, mais c’est humain. L’indifférence n’est-elle pas pire que la rancune ? L

Puisqu'on vous dit que c'est de l'art!

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 Ainsi, un artiste avait trouvé malin de créer des personnages avec 3 yeux, l’attitude figée des Playmobils sans relief n’avait rien de la splendeur byzantine. Toute la salle reproduisait la même famille insipide, les époux et leur progéniture, mais enfin, comble du génie, ils avaient tous 3 yeux. Moi ça me rappelait surtout le film d’horreur que j’avais vu avec ma sœur. Au moins, il aurait pu ajouter un chat ou un chien avec 3 yeux pour varier un peu. L’artiste en question aurait dû aller voir La Dame à la Licorne, pour ne citer qu’un exemple de ce que moi j’appelle de l’art. Ce qui m’amène à parler des concepts, projets ou autres installations. Par décence, même si ce n’est pas volontaire à coup sûr, on ne dit pas œuvre d’art. Je pourrais noircir des pages entières sur le sujet. Qu’on se rassure, je ne donnerai que quelques exemples croustillants. Marcel Duchamp avec son porte-bouteilles et sa fontaine (un urinoir) a fait beaucoup de dégâts en fait. Beaubourg est le temple de ses moc

Je suis content d'avoir fait du théâtre.

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  Le théâtre avait été pour moi une expérience à la fois exaltante et douloureuse. A part les divers ateliers ou expériences antérieures, quand j’étais gosse, j’avais vraiment joué le 1er rôle dans 3 pièces, avec un vrai metteur en scène professionnel. Les bricolages de patronage, financés en partie par la mairie, ça me branchait pas du tout. Voir des amateurs réciter des textes comme à l’école primaire en costumes d’époque, c’était plutôt déprimant et contre productif. J’étais plutôt difficile, comme une star d' Hollywood. Je me donnais à fond et je laissais quelques années avant de revenir à la scène. Le public était conquis, mais j’étais lessivé. Tout le contraire d’un pro de la Comédie Française, qui partait au boulot après un bon dîner dans les jardins du Palais Royal. J’avais la fâcheuse tendance à donner tout ce que j’avais, un peu comme dans une thérapie. J’étais fébrile, exalté et un brin habité par le rôle. Une fois arrivé sur scène, juste après la réplique de départ que

Comment, cher ami, vous ne l’avez pas lu ?

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  Les bienfaits de la lecture ne sont pas ceux qu’on veut nous imposer : l’art d’épater la galerie à coups de citations intelligentes. Qui n’a pas déploré d’avoir oublié jusqu’au titre du livre ? S’il faut mettre des fiches dans toutes se poches, autant se condamner à passer des concours toute sa vie. Tout est faux, qu’on se rassure. La lecture (surtout intensive) n’est pas le fait d’un sot qui voudrait combler ses lacunes (c’est également ce qu’on vous dira).La lecture, c’est un besoin de première nécessité.  A petits pas et en coulisses, l’esprit se forge à la complexité, se méfie des préjugés, de la meute qui hurle, de la grande messe du 20 heures. Ne pas laisser les autres vous dire ce qu’il est bon de penser. La forme compte autant que le fond. On devient inexorablement sensible à tout ce qui est beau, grand, tragique, et j’en passe. Car la qualité première de l’écrivain est de bien écrire. Des phrases courtes, percutantes, qui résument tout ce que vous ne saviez pas dire. On appr

Lorsqu'elle est un peu triste ...

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  Lorsqu’elle est un peu triste, penchée sur sa lecture, les yeux délavés par l’âge. Mais le cœur toujours jeune, prête à sourire malgré son dos voûté, sa voix fanée. Et plein de souvenirs dans l’écume des derniers jours. Comme une vieille algue qui goûterait ses dernières vacances. Dans le sable chaud, bousculée par la mer. Une étoile de Noël pleine d’ampoules grillées, les yeux pâles dans la nuit du vacarme. Ce monde indifférent n’a pas de rhumatismes, ce néon qui aveugle. Lorsqu’elle abandonne quelque temps sa lecture, penchée à la fenêtre, Elle ferme les yeux et voit des baladins qui passent, des étoiles qui brillent. Demain, peut-être, elle pourra les revoir, demain, peut-être. Mécanisme imbécile qu’on ne peut arrêter ou détruire. La nuit prochaine sera peut-être plus longue, infiniment plus longue. Mais elle souffle la bougie comme ailleurs on éteint les lampes.

Le néant.

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  Imaginer tout à coup : le noir complet, le néant. Plus de pensées, de souvenirs, de regrets. Plus rien , une horloge qui s’arrête, irréparable, inutile. Sauf pour les archives ou la décoration. Plus rien, plus rien, plus aucune étincelle. Le paradis ou l’entre-deux des damnés  Un locataire perpétuel de quelque manoir gothique, ça occupe encore le temps des oisifs de nos jours. Et l’au-delà fantasmé. Même les plus rationnels, les athées convaincus et syndiqués, espèrent en secret qu’il y a bien un petit quelque chose. Une récompense, une compensation, aussi infime soit-elle. A titre d’exempte, celui qui boude attend en fait que l’autre en soit troublé. Le néant, c’est l’indifférence.Il faudrait vraiment s’octroyer le droit d’exister sans caution. Qu’ai-je à faire de l’opinion des autres sur mon droit d’exister ?  Implacable, on peut bien bouder, crier son droit d’exister en se frappant le torse. Le noir complet donc. Le néant. Les soi-disant courageux prétendent qu’il en va ainsi. De

Mini Big Bang.

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  Les coquilles nacrées se fendillaient inexorablement, de haut en bas, de bas en haut. Jusqu’au petit craquement qui les faisaient éclater en mille morceaux. Le reflet du soleil donnait l’effet de big bangs miniatures. Mais l’infini n’a pas d’échelle de mesure. Des créatures multiformes s’émerveillaient déjà, sans conscience pourtant, de l’horizon tout droit, des falaises perpendiculaires, de l’océan derrière, de la mer de verdure devant. La frontière était de sable ocre et or.  Les créatures s’éparpillent, insouciantes, selon leurs attributs, vers la mer, le ciel ou les étendues vertes. D’autres creusent un trou dans le sable brûlant. D’autres encore s’y étendent sans autre préambule fastidieux. Tout ce petit monde rejoint son petit monde. Tout est bien.

Vois-tu ces grands oiseaux.

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  Vois-tu ces grands oiseaux aux ailes gelées, aux reflets métalliques? Ils ne chantent pas, ils crachent. Ils ne s’arrêtent jamais pour regarder le paysage, ils le transforment. Ceux-là, on ne les mettra jamais en cage, ils sont fonctionnels. Vois-tu ces grands poissons toujours à la surface ? S’ils ne mettent jamais la tête dans l’eau, c’est qu’ils ont senti la puanteur qu’ils dégagent. Leurs nageoires sont mortelles et leur queue est coupée. A quoi servirait-elle? Ils ne font pas de détours, ils vont droit au but. Ils n’ont pas d’ailerons? Ils sont sur les avions. Ils n’ont pas de cœur? Pourquoi faire? Vois-tu ces roses grisâtres aux piquants acérés, qui ne fleurissent jamais, même au printemps? Et ce drôle d’éléphant, il renifle tout droit, ne craint pas les souris. Et ces abeilles géantes, qui font un bruit d’enfer ? Elles n’ont pas de dard au derrière, elles ne font pas de miel.

Monseigneur, votre passe sanitaire je vous prie.

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 Sire, l’accès ne vous est pas permis sans votre pass sanitaire. Et qui es-tu pour faire barrage, sais-tu au moins qui je suis ? Vous êtes noble et vaillant, mais la loi … ôtes-toi de mon chemin, j’en ai étripé pour moins que ça. Capitaine, Messire ne veut point se soumettre ! Vous avez l’art du paradoxe, qui veut me soumettre connaîtra la qualité de ma lame, forgée par les meilleurs. Monseigneur, nous savons votre prestige, mais Emmanuel 1er a dit ...  Je ne reconnais point sa légitimité. Comment ce roturier peut-il empêcher l’accès à la taverne ? Ce roturier reste le roi, n’en déplaise à votre sang. Réglons sur le champ cet affront. Comme il vous plaira, vous aurez affaire à un pauvre capitaine, mais aguerri aux combats. S’il en est ainsi, je vais convoquer le conseil et nous demanderons audience. Convoquez et demandez Messire, je vous souhaite bonne chance. Nous n’en resterons pas là, crois-moi. J’en tremble d’avance. Bravo Capitaine, il pourra bien se moucher dans ses dentelles. On

Rêve froid.

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  Sur le parquet glissant De la vieille mansarde, Une fuite au plafond, L'eau qui coule Et qui fond, Dans les ruelles froides De mon lit en bataille. Une araignée transie Sur son fil se balance, S'étire dans la nuit, Et grelotte en silence. Et son souffle dans l'ombre Me chante une berceuse.

Les gens seuls ... et les autres.

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  Ils sont partis chacun de son côté. Ils se sont séparés. Comme dans cette vieille histoire : surtout ne pas se retourner où je vais en enfer. Ne jamais se revoir non plus. On s’inflige à soi-même toutes ces souffrances. C’est le vrai dilemme, ne prendre aucun risque revient à ne pas vivre du tout. Avant la mort d’un proche, on en connaît bien d’autres, toutes aussi douloureuses. Qui d’entre nous n’est pas tombé ? La peine revient pour longtemps, ou à jamais. Tous ces projets, ce petit paradis, construit patiemment ou avec fougue, tout peut s’arrêter. Au lendemain de la fête, il faut bien nettoyer, quand tout le monde est parti.  Au grand jour, le décor paraît minable et bien dérisoire. Des rêves de papier crépon. Les étoiles géantes ne ressemblent plus à rien, les lampions sont tordus comme les canettes. Les verres cassés, les ballons crevés et flétris. Il faudrait des millions de tapis pour cacher toute cette poussière. Il faut bien revivre autrement, autre part. Certains y arrivent

Dis-moi qui tu tortures (je te dirai qui tu es).

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 Pour torturer l’autre, nul besoin de formation. C’est un don. Il suffit d’apparaître et d’afficher sa différence.  Celui qui vous comprend, ou vous tolère tout au plus, à défaut de vous admirer, restera insensible. Celui qui ne vous comprendra jamais et s’en fout bien ne sentira rien. Celui qui ne doute pas de vous connaître par cœur et ne ressent que du mépris, pas trop longtemps car son temps est précieux, celui-là vous mettra au bain Marie avec tous les autres. Inutile de préciser que celui-là est seul dans sa cuisine et que c’est le monde entier qui mijote à petit feu. Je te torture, tu me tortures. On arrive à trouver la victime idéale. Pas besoin de se pousser, y en a assez pour tout le monde. Il suffit de se baisser. Si l’affaire se complique, c’est encore plus plaisant. On tourne autour, on minaude et au moment propice on donne le coup de grâce. Pas trop vite non plus, sinon quel intérêt ? Le spectacle doit durer longtemps, et on ne compte plus les rappels. Tout ceci est à pei

La Dame du lac.

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 Le lac est comme un miroir. Des nuages en haut et les mêmes en bas. Les poissons pourraient frétiller dans le ciel tant l’illusion est complète. Allongé sous le saule, j’écoute le chant de la nature. Bon c’est vrai, ça vaut pas Bob Dylan. Derrière le rideau, le soleil resplendit. On croirait voir un ruissellement de diamants. Je vois les barques au loin, elles doivent crever d’chaud. L’herbe est brûlante, même à l’ombre. Tout à l’heure c’est sûr j’irai me baigner. Mais j’ai peur des serpents. Je sais, c’est con, chacun ses phobies. J’irai où l’eau est claire, je surveillerai mes arrières, et devant et autour, en terrain découvert. Je sais je suis débile, il y a plus de serpents dans mon esprit que dans la réalité. En vrai j’ai dû en voir deux ou trois, pas plus. L’eau glacée que j’anticipe aura raison de mes peurs irraisonnées. Tous ces roseaux, au garde-à-vous ou au repos, me font penser à une armée. Je sais je suis très con, j’ai jamais connu la guerre. Mes grands-parents et mes par

On a pas les mêmes valeurs! (Veuve Clicquot avec les rillettes?).

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  T’as vidé le bocal dans l’évier, avec les poissons ? Oui, je voulais faire d’une pierre deux coups, laver le bocal et les poissons. En attendant ils sont partis par le trou que tu vois là. Bon c’est vrai, j’avais oublié le bouchon. Tu sais combien ils m’ont coûtés ces poissons tropicaux ? Eh bien qui sait, ils vont peut-être rejoindre les Tropiques. C’est un peu comme ouvrir la cage aux oiseaux. Alors là, t’as pas intérêt, ce sont des oiseaux des îles, ça vaut une fortune. Tu risques pas d’adopter un chat de gouttière. Et moi je vaux combien d’après toi ? J’préfère pas répondre. Bon chérie je sors faire quelques courses. Tu veux quoi, homard, cochon laqué, truffes du Périgord ? C’est même pas la saison des truffes, et je parie que tu n’y a jamais goûté. A mon avis, tu fais un complexe parce que je gagne 5 fois ton salaire. Je suis sûre que tu ne t’en est pas vanté. Non, mais je compte sur toi pour le faire et me le rappeler constamment. Moi au moins je fais un métier noble et utile.

La rentrée des profs.

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Nous voici réunis pour cette nouvelle rentrée, en mon nom et celui de mes adjoints nous souhaitons que vos vacances furent profitables. Putain, ça commence bien. Évidemment, ils vont distribuer les emplois du temps en fin de réunion, avec 5 minutes de battement pour gueuler. Nos résultats aux examens ne sont pas mirobolants, si je peux me permettre cette expression, tant par rapport au niveau national qu’à celui de l’académie. Eh quoi, c’est pas nous qui avons passé l’examen. Avec tous ces tarés qu’ont foutu en l’air les cours ça n’a rien d’étonnant. Le pacha a passé des heures à les raisonner, on se demande parfois s’il est pas payé pour ça. Chut ! Toi la fayotte de service tu prends des notes et tu nous oublies. Tout est fait pour les fumistes et les fauteurs de troubles. Les élèves sérieux, et même leurs parents, n’ont qu’à subir. Mesdames, Messieurs, enfin surtout vous deux là-bas, un peu d’attention je vous prie. Cet après-midi vous pourrez participer aux ateliers et échanger vos

Permettez que je vous accompagne.

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 Permettez que je vous accompagne. Je ne permets pas, je connais le chemin. Vous avez bien de la chance. Moi, la plupart du temps, je suis perdu. Vous me paraissez bien grand pour vous perdre. Auriez-vous encore besoin de votre maman ? Moquez-vous donc, ce n’était qu’une image. Me voilà rassurée. Maintenant laissez-moi. Il se trouve que je m’en vais de ce côté,mais je peux bien changer de trottoir si ma présence vous pèse. Je n’ai pas encore tranché à vrai dire. Ah bon, vous tranchez ? Ne vous méprenez pas, je ne suis pas orgueilleuse. Du temps où j’avais besoin de ma propre mère, on m’a appris à me méfier des inconnus. Il en est resté quelque chose. Et ce sont là de sages paroles, une femme aussi séduisante que vous doit apprendre à se méfier. Il me prend l’envie de vous demander de changer de trottoir. Je vais le faire, si vous l’exigez. Mais je serai perdu de l’autre côté. Vous me semblez, comment dirais-je, quelque peu tourmenté. Êtes-vous perdu à ce point ? Je crains hélas ne pas

C'est où la porte 3A?

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Pour les consignes, c’est la porte 3A. Et c ‘est où la porte 3A ? Je vous mets en relation avec l’accueil général. Vous ne pouvez pas me répondre, ça irait plus vite. Ce n’est pas de mon ressort, les questions sur le plan des locaux ne regardent que l’accueil. Bon, allez pour l’accueil. Où est la porte 3A ? On peut savoir qui vous êtes, et pourquoi vous posez cette question ? Eh bien c’est pour les consignes. Je vous mets en contact avec le secrétariat général. Secrétariat général, j’écoute. Où est la porte 3A ?  Attendez Monsieur, il faudrait d’abord expliquer les raisons de votre demande. Ben, c’est pour les consignes. Avez-vous contacté les services compétents. Encore faudrait-il savoir lesquels. Je sens dans vos propos une pointe d’agacement. Je tiens à préciser que je ne cherche qu’à vous aider. Même si votre requête n’entre pas dans le champ de mes attributions. Donc personne ne peut me dire où est la porte 3A ? Monsieur, si  vous voulez obtenir le bon renseignement, il faut vous

C'est l'heure des loups.

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Les chanterelles chantent. Les trompettes de la mort ont changé leur registre pour les accompagner. Les cèpes s’acoquinent avec les bolets de Satan. Ici et là, quelques fraises des bois titubent. Elles sont complètement ivres déjà. Les écureuils en perdent leur latin, mais c’est fête aujourd’hui. Les fougères camouflent avec bonhommie les amoureux d’un jour.  Les tics attendent leur proie pour le grand plongeon. Les fourmis rouges et noirs se préparent pour le grand tournois.  Au programme, évidemment, les jeux de kermesse. Course en sac avec les chrysalides, tir aux papillons, chevauchée de libellules, parcours de varappe sur les grands chênes, chamboule-tout sur les salamandres, sauts périlleux dans la mousse, et beaucoup d’autres attractions. Sur les plans d’eau minuscules, les grenouilles font des ballets aquatiques. Les visiteurs déambulent au hasard et se laissent surprendre. C’est le concept. Les sangliers défilent à intervalles réguliers, ils se sont entraînés toute l’année. Le

Un parapluie sur la plage, t'es pas un peu marteau?

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Un parapluie sur la plage, en plein mois d’août, t’es pas un peu marteau ? Justement, c’est l’astuce. Personne ne s’attend à ce qu’il pleuve, je serai le seul à avoir tout prévu. En attendant Jeannot tu m’excuseras, mais tu poses ta serviette très très loin, on va m’prendre pour un éducateur spécialisé. Rira bien qui … Eh mec t’as oublié la chapka ! Et les chaussures de ski ! Et la doudoune ! T’as vu Jeannot comme ils sont impressionnés, sans parler des filles, elles sont tordues de rire. C’est déjà un bon point. Ne dit-on pas que faire rire une femme c’est déjà la moitié du trajet ? Mon pauv’ Jeannot, tu devrais penser à l’autre moitié, t’es loin d’arriver à destination, si tu veux mon avis. T’es jaloux voilà tout. Être original c’est pas donné à tout l’monde. Laisse moi rire, toutes les filles sur la plage vont te courir après pour te donner leur numéro de chambre. Eh mec tu nous fait d’l’ombre avec ton pépin. Et t’as vu son maillot, il a dû l’ach’ter chez Lidl en promo, par paquet d