Le néant.

 


Imaginer tout à coup : le noir complet, le néant. Plus de pensées, de souvenirs, de regrets. Plus rien , une horloge qui s’arrête, irréparable, inutile. Sauf pour les archives ou la décoration.

Plus rien, plus rien, plus aucune étincelle.

Le paradis ou l’entre-deux des damnés 

Un locataire perpétuel de quelque manoir gothique, ça occupe encore le temps des oisifs de nos jours.

Et l’au-delà fantasmé.

Même les plus rationnels, les athées convaincus et syndiqués, espèrent en secret qu’il y a bien un petit quelque chose. Une récompense, une compensation, aussi infime soit-elle.


A titre d’exempte, celui qui boude attend en fait que l’autre en soit troublé. Le néant, c’est l’indifférence.Il faudrait vraiment s’octroyer le droit d’exister sans caution. Qu’ai-je à faire de l’opinion des autres sur mon droit d’exister ? 

Implacable, on peut bien bouder, crier son droit d’exister en se frappant le torse.

Le noir complet donc. Le néant.

Les soi-disant courageux prétendent qu’il en va ainsi.

De même qu’on dit ne pas craindre la maladie, tant qu’on est pas malade.

Les jeunes ne s’attardent pas sur la vieillesse et la mort. Ils ont raison.

Regardez un instant ces photos jaunies. Toutes ces âmes à la pose maladroite, à l’allure surannée. Les sourires convenus, comme gravés dans le marbre. Et le noir et blanc qui fait mal en fait.

Nos images numérisées sont-elles si différentes? On peut bien les sauvegarder dans les nouvelles cathédrales informatiques. Le néant, encore et toujours.

Papa, s’il te plaît, tu peux laisser la lumière allumée, s’il te plaît papa !


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