Christophe Hulé. Art et écrits.

  L’étoile a guidé les Rois Mages, bon, nos rêves de gamins ne trouvent rien à redire. On en a vu des crèches et des pas mûres, interdites dans les mairies de nos jours. L’étoile les a guidés dit-on, les astres ont l’importance qu’on veut bien leur donner. Oui mais l’histoire est belle en attendant. Se prosterner devant un nouveau né, qui resterait insensible ? On a un peu détourné l’affaire, à des fins commerciales, ou pour s’assurer de la fidélité des ouailles. Tous ces pays lointains, et désertiques, les chameaux, les oasis … Délocalisons en Provence, je vous le dis,  ni AOP ou autres AOC, pourquoi donc se gêner ? L’âne Corse et le bœuf Charolais, c’est l’effet d’aubaine ! Je propose un plan de campagne, invitons les pontes de la grande surface, et surtout pas les curés, Dieu pourvoira, comme on dit, vous avez dû comprendre que l’on s’est fait avoir depuis des siècles, enfin deux millénaires. Lâchons les chiens du libéralisme et attendons de voir ! Noël appartient à qui sait vendre

  Il fait froid, il faut dire ce qui est, sans fioritures ni mensonges. Ne me regardez pas ainsi Monsieur, cela ne changera en rien la teneur de mon propos. Vous avez beau monter sur vos grands chevaux, faire des moulinets, dodeliner de la tête (et de quoi d’autre, me direz-vous, peut-on dodeliner?). Votre « philosophie », qui prétend que tout n’est qu’apparence, et bla bla bla, a pris du plomb dans l’aile. Je ne suis pas dupe, Monsieur le savant de Marseille ou d’ailleurs, pour blaguer, je vous vois grelotter dans votre belle chemise de soie, qui doit coûter au moins la moitié de mon salaire. Comme chante Serge Lama, un philosophe populaire, qui ne prend pas de détours abscons pour dire des vérités avec les mots qu’il faut, « Vous avez beau en rire, c’est eux qui vous ont eus ». Il parlait des curés, mais on pourrait étendre à l’infini tous les enfants d’salauds concernés, je mettrais en tête les décideurs et les patrons, tous les autres, huissiers et compagnie, ne sont que des sous-f

  Certains pensent monter au ciel avec un escabeau, d’autres donneraient tout pour n’être pas damnés. Les « Justes » se la jouent tranquille, sûrs de recevoir galons et récompenses. C’est préjuger un peu vite de ce qui nous attend. Moi je crois que chacun aura droit aux pissenlits.  Mais comme personne ne sait rien, on peut bien édulcorer. Qui sait ce qu’est la mort ?  Nos élites du moment restent muettes. Tous les « Grands » de ce monde ont fait confiance au hasard, et pourquoi pas ? Qui a la réponse n’est pas né, ni près de naître, toujours la même histoire. Les Dieux sont légion, voir le catalogue avec le lien en annexe. Les saints auto-proclamés, les lubriques, les pervers, les minables et j’en passe, ne verront ni le paradis ni l’enfer ou le purgatoire. Pareil pour la majorité « honnête », qui respecte les lois forgées ici-bas. Je déclare en ce jour, béni de personne, ne plus avoir confiance en ces balivernes. Nous devons nous débarrasser de ces chimères qui altèrent à la fois not

   Aucune affaire douteuse en vue ? - Si les affaires douteuses pouvaient se voir, nous n’aurions pas besoin de nos mouches Sire. - Vous êtes bien impudent, enfin vous êtes jeune, j’en ai vu d’autres et vous restez utile et compétent. - Pardonnez-moi Votre Majesté, je suis impétueux et mon âge ne saurait être une excuse, vous avez bien fait de me remettre à ma place. - Suggérez-vous par là que je pourrais mal faire ? - Je vous implore … - Allez, je m’amuse un peu à vos dépens , ne soyez pas trop sensible aux remarques qui ne feront mouche que si vous en avez décidé ainsi. Vous me rappelez votre défunt père que j’admirais, même si je ne pouvais l’avouer, ma charge parfois me pèse, comme en ce cas précis. - Mon Roi, c’est beaucoup d’honneur pour mon père et pour moi. Une seule pensée m’obsède, vous servir en donnant le meilleur. - Et je vous crois volontiers, aucun membre de cette basse cour ne trouverait crédit d’un tel aveu, ce sont des automates qui n’excellent que dans les révérences

  Le pire et le meilleur, au choix Messieurs, Mesdames. Bien entendu nous avons toute un gamme entre deux, mais nous ne pouvons garantir la qualité de ces produits hybrides Il faut oser les extrêmes. Les choix tièdes et à bas coût pourront vous séduire sur un coup de tête, mais vous serez très vite déçus. La vie n’est que mensonge, compromissions, donc servitude et avilissement. Il faut de l’audace pour s’extraire de ces marécages où tout le monde patauge depuis des siècles. Bien sûr, il y a les philosophes pour montrer le chemin, mais l’éclairage est moyen tant les textes sont abscons, et, en plus, ils ne sont jamais d’accord entre eux. Madame, cet élixir de jouvence vaut toutes les promesses, je vous le cède volontiers à un prix cassé, pour ce qu’il vaut ! Oui Madame, vous avez raison, mais je ne sais ni mentir ni décevoir, toutes ces fioles n’ont d’effet que pour ceux qui ont la foi.

  Pour les gars c’est une pause obligée Les filles le savent bien et aident un peu le vent pour soulever leur jupe. Aux moissons ou au vendanges, c’est toujours la même histoire. On se retrouve au soir autour des grandes tablées, le festin n’est pas que dans l’assiette. Les gars, un peu éméchés, se penchent sur les corolles sans façon. Les filles jouent les prudes pour mieux attirer le chaland. Un jeu qui jamais ne sera démodé. Les belles effarouchées ou espiègles jettent les nasses, piéger les hommes c’est pas bien compliqué. Un sourire complice ou une moue préméditée. Le combat est inégal. Et les nigauds succombent comme prévu.  Les anciens s’échauffent et retrouvent un instant leur jeunesse perdue. On allume des feux la nuit venue. La musique se fait plus endiablée, et les danses pareil. Le curé a trop bu et somnole sous les lampions, les vieux ont entonné le concert des ronflements Les femmes restent vaillantes et lucides, comme d’habitude, elles seront les dernières à se coucher,

  La vie appartient à qui se lève tôt dit-on. Allez dire ça aux agents d’entretien, aux ouvriers sur les chaînes de montage, aux livreurs, aux routiers, et pardon à tous ceux que j’oublie. Des heures passées dans le métro, le RER, pour une paie de misère. Plus de bras dans la restauration ou le bâtiment ? Et nos décideurs de s’en étonner. Tous des fainéants n’est-ce pas ? Eh quoi, ils nous emmerdent avec cette histoire de vie de famille ! Je ne veux rien entendre sur les gilets jaunes, vous retournez à votre poste ou vous passez à la compta ! Le patronat vous spolie, et vive Arlette ! Camarades, que ceux d’entre vous qui acceptent la reconduction lèvent la main. On a vidé l’usine de ses outils de travail, la nuit, quand les ouvriers dorment. Pologne, Roumanie, Pôle Emploi ?  Camarades, ils ont volé le beurre et l’argent du beurre. On brûle des pneus, on joue aux cartes, on reste sur le lieu de travail. Un ministre en bras de chemise, débraillé mais avec retenue, vient parler aux troupe

  - Vous avez de la chance, je suis , en quelque sorte, la Rolls du micro trottoir. - Quel honneur, et moi je suis le prototype du citoyen pressé, las de tous ces sondages à la con. - Vous avez tort Monsieur, votre opinion compte ! - Des cacahuètes oui ! Sinon il y a longtemps que je serais heureux. - Je ne suis qu’un pauvre sondeur et ne peut rien résoudre. - Évidemment, ce n’est pas après vous que j’en ai. - Alors que pensez-vous du gouvernement en place ? - Qu’il est mal placé, comme les précédents. - Avez-vous quelque grief à ce propos ? - C’est une question ouverte qui risque de nous prendre des jours, voire des semaines. - Et que pensez-vous de la situation internationale ? - C’est une blague ? - Pas du tout Monsieur. - Vous devriez peut-être réduire le champ de vos questions. Je ne prétends pas vous apprendre votre métier, enfin, quelques banalités d’usage sur la météo ou l’inflation, vous voyez ce que je veux dire. - Oui Monsieur, j’apprends, comme chacun d’entre nous a appris

  La vie n’est pas que l’angoisse de garder son boulot pour payer ses charges. Même si ce n’est pas négligeable.  Enfin, c’est plein d’autres choses c’est sûr. Que l’on soit seul ou pas, un tas de choses nous font avancer, des choses évidentes ou pas claires. Les petits plaisirs, plus ou moins coupables, aux yeux de qui l’on se fout, se faire du mal ne nuit à personne. La vie est un terrain vague, et plutôt moche, chacun peut en faire ce qu’il veut. Entre le local poubelle et Ibiza. La vie déçoit évidemment, contraire à tout ce qu’on nous a promis étant gamin. Bon, il faut faire avec, comme tous ceux qui nous ont précédés, et tous les bambins à venir. Il faut tenir, pour faire court. Les autres n’en pensent pas moins mais feront tout pour vous faire croire le contraire. La vie peut être un poème, un chemin de Croix, une romance ou un enfer. Sommes-nous vraiment aux commandes et à blâmer ? La vie est une salope, diront certains, une bénédiction diront d’autres. Qui a tort ou raison ?  A

  Le piège au corps, Le piège encore, Les rêves sont capricieux, Bien malin qui croit les tenir ! Aucune offense Seigneur, Je bavardais avec moi-même. Tant qu’on est vivant On peut bien faire n’importe quoi. Prisonniers de nos rêves, Ou de ces cauchemars, Au matin, il faut bien composer Avec les épreuves Que vous dites nécessaires. La mort, la mort, Toujours le même refrain ! Vous avez la partie facile. Nous essayons au mieux de semer Ce que jamais on ne verra éclore. Me foudroyer à l’instant Serait peut-être moins douloureux. J’ai fait tout comme il faut, Et qu’ai-je à y gagner ? Que votre volonté soit faite, Comme on dit. Il n’empêche que ça sent l’arnaque, Sauf votre respect. Une expression à la con ? Je vous l’accorde. Dites-moi en attendant Que sont devenu vos ouailles. Sont-ils passés à la casserole ? Passés à pertes et profits ? Vous ne répondez pas Seigneur ? Que ne m’envoyez-vous paître Auprès d’un de vos Archanges ? Ce qui pour moi serait déjà un honneur. Je ne demande pas gr

  - Oh la vache, il nous a pondu une thèse le Manu ! - Pourriez-vous me débroussailler tout ça et me faire un topo succinct ? - Le topo sera succinct Monsieur, sans doute un copier/coller de tant de décennies, sur les valeurs universelles, l’égalité des chances, je parie qu’il vont relancer une enquête, comme à chaque changement de Ministre, un budget colossal pour accoucher d’une souris, ça fait 40 ans, au bas mot, que ça dure. - Bon peut-être, surlignez-moi les passages importants. - Bien Monsieur, je ne risque pas d’user mon surligneur. - Vous m’agacez à la fin, faites votre boulot et c’est tout ! - Bien entendu Monsieur, je ne suis pas frondeur, mais ne dites pas que je ne vous ai pas prévenu. L’esprit d’initiative locale sera encouragé. Un budget sera débloqué en ce sens. Plus de circulaires de Paris, lâchez-vous mes amis ! Et que les meilleurs gagnent, les gagnants du concours seront récompensés, les idées neuves et efficaces seront appliquées dans toutes les académies. Tout élèv

  Le petit nuage s’était perdu. Il ne savait pas s’il devait pleurer maintenant, ou attendre encore un peu. Ils n’allaient pas  le laisser tout seul bien longtemps. Enfin, c’est le vent qui décide, et le vent fait bien ce qu’il veut. C’est ainsi quand on est puissant. Toute cette immensité bleutée, aucun de ses semblables en vue, mais que va-t’il devenir ? Plus de vent, c’est déjà ça. Mais va-t’il rester seul pour l’éternité ? Il n’a encore rien appris, et tout seul, il ne pourra pas faire assez de pluie. Il s’en veut d’avoir été, ou d’être, aussi distrait, même s’il est trop petit pour en avoir conscience, ou trouver les mots qu’il faut, son envie de prendre des distances avec les autres a été satisfaite ! Maintenant il se rend compte à quel point c’est prétentieux et vain. Il implore le dieu des nuages, oui, il existe aussi, il y a un dieu pour tout. Son papa, sa maman, les frangins et frangines, et tous les autres, peu importe qu’il les aime ou pas, il aimerait tous les revoir. Le s

  L’enfant est une fillette, âgée de 9 à 25 ans, la police d’élite se renseigne. Au moment de son enlèvement, elle portait un blouson argent avec des étoiles dorées, ou des Pokemon, des recherches sont en cours à ce sujet. On attend le premier compte-rendu du Préfet, dès son retour de Marrakech, en mission commandée de la plus haute importance, qui dure depuis déjà deux semaines. Le suspect est un ours adulte en cavale. Il aurait soigneusement préparé son évasion du zoo, on recherche activement des complices potentiels. Le profil, comment dire, c’est un ours, plus ou moins mal léché, poils bruns sans plus, un individu ordinaire en apparence. N’intervenez surtout pas, le suspect est dangereux et peut-être armé. Pour l’instant il reste inconnu dans les fichiers d’Interpol ou du FBI, non fiché S. Les parents de la fillette sont en cellule de dégrisement, les informations qu’ils pourront donner seront immédiatement rendues publiques dans le prochain message, sauf si les choses s’arrangent.

  Pas d’image ni de son, car les vents sont contraires. En fait on ne voit rien du tout. Ah oui, on entend rien non plus. Le néant quoi. Pour tout arranger, le corps ne réagit plus. Pour les activités cérébrales, c’est pas mieux non plus. Baigné dans une piscine de coton, on surnage plus ou moins. Heureusement qu’on a pied, avec ou sans « s », je ne sais pas. Les méduses ne sont que mirages. Tout comme les vagues gigantesques. Enfin bref on est mort. Est-ce mieux de ressentir les manques de perception ou rien du tout ? Bien malin qui saurait nous expliquer la chose. Celui-là essaie peut-être dans l’au-delà. Enfin, depuis l’temps, on a jeté l’éponge. Chacun bien sûr s’y attend, plus ou moins préparé. Je pencherais pour le moins, sauf pour quelques poignées de fanatiques ou d’illuminés. On ferme les yeux c’est tout. Pourvu que ça dure, encore un peu longtemps ! Et de s’enivrer en attendant, de vapeurs consuméristes ou de paradis artificiels. Bordel, je suis bien là, et pourquoi faudrait-

  Dans syncrétisme, il y a surtout « crétin ». Dans « idiosyncrasie », je vous laisse deviner. C’est le syndrome de Bouvard et Pécuchet. On se prend pour Dieu, on fait alchimie de tout. Les fioles bien rangées comme chez les apothicaires d’antan. Le Moyen-Age a fait perdurer bien des fantasmes. Qui n’a pas bricolé dans l’enfance avec des alambics de lessive moussante et colorée ? Trouver l’élixir, de jouvence ou d’ailleurs, déguisé en magicien. Les fantasmagories sur la génétique sont le prolongement de ces délires d’enfance. Bon, se dit-on, s’il peut en sortir quelque chose de bien, ou, à tout prendre, de moins ennuyeux. Que d’apprentis chimistes sur cette Terre, heureusement qu’ils ne sont pas très doués. Le syndrome Frankenstein a fait long feu, on ne va pas s’en plaindre ! Pauvre planète , et pauvre de nous. Pourquoi chercher ailleurs des trésors qui existent à nos pieds ?  Nos ancêtres nous l’ont assez répété. Non, on veut des poules bleues et des œufs carrés. On pourrait presque

  Vous avez en main , Monseigneur, nos misères et nos chagrins. Vous avez sans doute les vôtres. En ces temps corrompus, l’histoire nous apprend qu’ils l’ont toujours été. Votre peuple souffre évidemment, et il en a toujours été ainsi, mettre vos pions ici ou là ne soulagera en rien nos misères. Tous les coups sont permis dans ce jeu. Sauver la Reine et le Roi,  Les fous peuvent bien divertir le peuple, pour calmer leurs ardeurs et vanter vos caprices ! Les Rois précédents n’ont pas fait mieux, voilà ce qui vous disculpe, faute de mieux. Vous pouvez cultiver un jardin infini, qui vous demandera peu d’efforts ou de personnel. Comme le Grand Jardinier, vous avez le pouvoir. Monseigneur, soyez le premier à ensemencer les graines de demain. Vos sillons feront la fierté des générations à venir. Faites fructifier les graines de nos plus chers désirs, de la fleur au fruit, comme en a décidé la nature. Ne soyez pas pingre en la matière ! Vous seul, pardonnez mon audace, a le pouvoir d‘enrichir