Christophe Hulé. Art et écrits.

  Il faut tout faire pour être heureux car le temps passe trop vite. Mais quand on a compris ça, il est déjà trop tard. « Je me souviens Des jours anciens Et je pleure ... » Nos aïeux n’ont pas fait mieux que ce que nous sommes en train de gâcher. Croire que l’on est tout puissant, que l’éternité est devant nous. Cette blonde qui me souriait est déjà effacée, de petites morts partout, et la grande en embuscade. OK, c’est pas gai, alors chantons une chanson paillarde, comme les valeureux soldats la veille d’une bataille. Un cocon n’est jamais une forteresse, beaucoup en ont fait l’amère expérience. Mes vieux parents se meurent et je me souviens des culottes courtes des années 60. Les grands frères avaient le bracelet de force et le col roulé. Putain de « finitude », comme disent les philosophes. Chacun son tour évidemment. Je serai des milliards qui auront perdu leurs parents, et ce pour pour l’éternité en arrière. Les gosses d’aujourd’hui ressemblent à ceux d’hier, il faut bien avancer

  Alors la page blanche est comme le clavier d’un piano. Si je pose un do, l’effet ne sera pas le même que n’importe quel bémol ou dièse. En accords mineurs, je vous parlerai de choses tristes.  Les graves seront là pour la gravité, et les aigus pour la bagatelle, enfin les optimistes diront pour le bonheur. Ce mi bémol n’a rien à faire ici, il ne fait que gâcher la fête. L’esprit ou la soit-disant érudition qu’on veut bien s’accorder, car la complaisance à l’excès ne s’applique qu’à soi-même, auront-ils le pouvoir de noircir la page, de notes ou de mots ? L’émetteur émet ce qu’il aime, avec talent ou application, qu’est-ce que ça peut faire ? Le récepteur ne reçoit pas n’importe qui ou n’importe quoi. Est-ce à dire que l’on ne vaut rien ? C’est l’éternel débat, et que vaut donc le récepteur ? Un sujet tabou en somme, au mauvais moment, au mauvais endroit. Le salon des refusés devient perpétuel dans le doute. - Désolé Madame, mais ce n’est pas de l’Art. - Et qu’est-ce qui vous fait dir

  J’ai pris sur moi de ne rien prendre du tout. Si on y réfléchit, les fardeaux qui nous pèsent sont ceux qu’on a choisis. Bien sûr on nous parlera de raisons morales, les mêmes étant les cordonniers les plus mal chaussés. Comme dans toute communauté, ce sont toujours les mêmes, de petites corvées en grands sacrifices. On parle beaucoup par derrière mais l’on se tait en réunion. Entre chien et loup, erreur, c’est l’un ou l’autre. Il ne sert à rien de montrer ses crocs si la meute ne suit pas. Les manichéens du dimanche oublient que les petits chefs ont aussi des comptes à rendre. Sur le dernier barreau de l’échelle, qui reste hypothétique, mais c’est humain, par définition l’infini nous dépasse. Le fardeau est-il plus lourd à porter en bas qu’en haut, parfois ça rassure. Un responsable est en bout de chaîne, mais il n’y a pas de bout. Selon la gravité de telle ou telle affaire, on sévira à tel ou tel échelon. L’essentiel étant que le système perdure. - Dégraissons le mammouth ! - Il es

  La pauvre tragi-comédie, Jean qui pleure, Jean qui rit. Ma mère est au plus mal, et mon père n’est pas mieux. Le pire est de savoir qu’il en a toujours été ainsi. Les souvenirs sont plus forts que les rancœurs. Les visages émaciés ne donnent aucun espoir. L’heure vient, chacun le sait et ne veut le savoir. Chacun son tour évidemment. Décennies inexorables, et plus on avance, plus on recule. De l’insouciance à la peur. L’eau ne sait pas que la source peut se tarir. Avoir encore ses parents fait croire qu’on a encore le temps. Oui, tout cela est cruel, mais a-t’on vraiment le choix ? Après : le vide, un de plus me direz-vous. Pourtant on devrait être aguerri. Le vide ayant horreur du vide, il lui aura fallu inventer quelque chose. Et pardon ici à tous ceux qui croient, il n’y a pas de mal à se faire du bien. « Mes chers parents je vole ... ». L’enfer dit-on serait dans l’au-delà et hors de portée. Certains ont déjà les deux pieds dedans. Le Jugement Dernier pourrait sûrement faire marr

  Un nouveau virus sévit, incidemment sur WLW, m’enfin on a déjà connu ça. Encore un pauvre hère en mal de reconnaissance, mais soyons justes et charitables, tout le monde n’a pas la chance d’avoir un peu réussi quelque chose dans sa vie, ce sont des choses qui arrivent, que ces malheureux se réjouissent car ils verront Dieu, enfin si on en croit les évangiles. Qu’ils crachent leur venin c’est compréhensible, il faut se montrer tolérant, parfois le talent est lourd à porter, fermer les volets, je ne vois que cette solution. Le flot d’insultes atteindra-il mon balcon ? Le craindre est se montrer bien faible. Une vieille chanson de Hugues : « Oh doux Jésus, Vierge Marie, pitié pour les simples d’esprit ». Hugues qui continue ses tournées, chapeau l’artiste. Mais revenons à notre trublion qui ne ferait même pas recette à Saint-Ouen tant le spécimen est commun et sans valeur.  Pourquoi Diantre s’acharnent-ils, tous ces estropiés ou gueules cassées ? S’ils ont connu la guerre, y sommes-nous

  Rien ne saurait me dissuader d’écrire ce qui me plaît. Les lecteurs potentiels ne sont en rien obligés, etc. Écrire est une thérapie diraient certains, je n’ai rien contre car c’est un peu vrai. Écrire comme on peint un tableau, on sait pas trop où on va mais on y va. J’écoute un air de jazz, compliqué comme il se doit. Comme j’aimerais maîtriser les gammes à ce point. Écrire ses passions ou ses regrets, ou bien d’autres choses évidemment. Comme les notes sur la partition ou les couleurs sur la toile. Mon Dieu que serions-nous si l’on ne pouvait créer ? Le blues en dit beaucoup sur les origines des guitares en carton-pâte comme les péplums de Cecil B. DeMille. Le blues, le jazz, le rock psychédélique, je sais que je vais me faire des ennemis, entre 65 et 72 (au mieux, pour ceux des groupes qui ont su durer). Il en est ainsi de ces périodes dorées, comme le Quattrocento ou l’impressionnisme, pour ne citer que ces deux exemples. L’héritage est lourd, tout le monde devrait prendre la pe

Je suis un mec génial. Bon, j’entends déjà les vociférations et autres plaintes aiguës qui baignent dans le Styx avant l’heure et sans le savoir. Car l’enfer a déjà commencé pour certains, l’évidence de la chose devrait poser question à un certain nombre, qui n’ont jamais pensé, ou on eu peur, d’aborder la chose. Quoi qu’il en soit, la chose est entendue. Et pourtant on en entend des choses, mais les usurpateurs sont légion. Certains se croient « élus » figurez-vous ! Alors se dire que la croyance ne sauve personne mais peut soulager ici-bas pas mal de monde. Il n’y a pas de mal à se faire du bien. Le Dieu que l’on a inventé, parce que le néant fait peur et c’est humain, ne pourrait intervenir, désolé pauvres mortels. Le néant ne produit ni cause ni effet, je peux comprendre que beaucoup, cartésiens confirmés ou du dimanche, n’adhèrent pas à la chose. Sartre avait compris quelques trucs, mais on l’a vite remis au pas, entre autres pour le persuader des bienfaits du Communisme. Comme ce

  J’ai commis l’irréparable car j’ai renié ma mère. Beaucoup diront que certains parents, pour faire sommaire, renient leur progéniture. Savoir qui des descendants ou ascendants est coupable, un peu comme cette histoire de l’œuf et de la poule. Certes chacun est libre, sur le papier, de dire et penser ce qu’il veut. Mais dans certains domaines, comme celui qui nous occupe, enfin qui m’occupe, c’était purement rhétorique, car vous avez en peut-être (sans doute, à moitié, complètement, etc.) rien à foutre. Ce psychanalyste arrogant, qui a réponse à tout et se donne volontiers le rôle de donneur de leçons, a sévi pendant vingt ans, et plus ou moins, comme prédateur sexuel auprès de jeunes patientes. De nos jours faut faire gaffe, nul n’est à l’abri, enfin personnellement j’arrête d’agresser les jeunes femmes, la prescription c’est bien, mais c’est sans compter sur la récidive. Bon, ma mère m’a trop culpabilisé. Peut-être que ça partait d’une bonne intention, que je ne fasse pas de mal dan

  Tu ne fais pas « au mieux », tu le fais bien. Aux yeux de tes (putains de) collègues, ou de la hiérarchie, tu n’es qu’un mouton à cinq pattes ou un merle blanc, en clair, tu fais chier tout le monde. Pour ne pas faire de vagues, il importe que rien n’avance. On a pourtant filtré les idéalistes aux entretiens d’embauche, mais tout système a ses failles. Pourquoi es-tu encore en poste ? Nous devons hélas te prier de chercher ailleurs ce qui pourrait mieux te convenir. Comme fonctionnaire, tu ferais encore plus de dégâts, « prendre du recul » veut dire ne pas en faire trop, d’ailleurs personne ne t’as demandé une chose pareille.  Un petit conseil, si tu arrives à décrocher un autre emploi, fais du bénévolat en associatif en dehors du travail pour calmer tes ardeurs humanistes. J’ai beau chercher le domaine qui te conviendrait, je ne suis pas psy d’orientation, mais si tu vas en voir un ou une, merde, aujourd’hui il faut dire une ou un, je lui souhaite bon courage. A ce sujet, j’attends

  Il y  a péril en la demeure, non seulement le petit chat est mort, mais en plus la Marquise a pris la poudre d’escampette avec le jardinier, ou peut-être le garde chasse, le garde champêtre en vélo fait de son mieux pour recueillir les témoignages, même si lui-même fait partie de la liste des suspects, d’où son zèle inaccoutumé. Il faut dire que la Marquise avait son train de vie et que les passagers étaient nombreux. Le maire est resté prudent car nul villageois n’est dupe, sauf l’idiot du village, même si les mauvaises langues …  Aucune battue dans les bois, on n’a drainé ni le lac ni l’étang, passons sur les ruisseaux, les rigoles ou autres grottes, est-il besoin de rappeler que le budget de la Maréchaussée reste mince. Soyons justes, non seulement le Maréchal a appelé à la discrétion, personne ne se demande pourquoi, et le faisceau d’indices, vite récolté, écarte la piste criminelle dans l’immédiat, voire plus. Le Marquis se morfond et s’est confié à ses bonnes, sauf les plus vie