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Affichage des articles du mai, 2022

Abs-cons.

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  - Alors, la température ? - Moyenne. - Qu’est-ce à dire ? - Ni trop ni pas assez. - Donc idéale ! - Comme vous y aller … - Mais moi je ne vais nulle part, j’essaie de vous suivre. - Vous essayez de me suivre ? - Oui, enfin, je dis bien « essayer ». - Et pourquoi donc, et qui vous dit que je vais quelque part ? - C’est une image voyons. - Vous parlez par énigmes. - Allons bon ! - Votre réponse n’infirme ni ne confirme. - A propos d’infirme … - Oui ? - Non rien. - Et si nous changions de sujet ? - Parce qu’il y avait un sujet ? - Vous êtes agaçant à la fin, on parlait bien de quelque chose. - Là est la question. - Et quelle est la question ? - Parlions-nous de quelque chose ou de rien ? - Je ne vous suis pas. - Tiens donc, auriez-vous retrouvé un peu de jugeote ? - Je ne vous permets pas ! - Bon chéri, je prends quelle paire ? - Si je t’en conseille une, tu en prendras une autre. - Il y a du progrès, tu commences à me connaître. - Ouais, bon on y va ? - Je vais prendre les bleues, elle

L'infiniment rien.

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  D’abord le vide, le rien, aussi vertigineux  que l’infiniment petit ou grand. Une poussière d’atomes et quelques expériences, plus ou moins réussies. - Maître, ça marche pas. - M’en fous, on recommence, c’est pas le temps qui manque. Une étincelle ou deux après deux siècles. - Maître, est-ce bien raisonnable ? - Tais-toi et persévère ! - On ne peut ainsi … - Tais-toi dis-je ! Quelques flammettes ou pets d’atomes, pas de quoi s’extasier. - Maître le temps passe … - Et alors, il faut bien s’occuper. Encore deux mille ans et quelques étincelles. - Moi je demande ma démission. - Et où vas-tu aller, et que vas-tu faire ? - C’est trop, je n’en peux plus. - Tu dois bien t’habituer, tu as l’éternité devant toi. Et d’expérience en expérience est né l’œuf. - Maître, venez voir ! - C’est quoi ce truc ? - Aucune idée. D’autres œufs sont apparus, au point de cacher le vide. - Maître, on fait quoi ? - On attend. L’éclosion justement ne se fit pas attendre, aucune des créatures ne se ressemblait, m

Un jour, ils viendront pour moi.

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  Un jour c’est sûr ils viendront pour moi. Pour mes voisins, ces inconnus, ce sera une petite entaille dans le quotidien. Qui sait, ils en parleront peut-être. Mort subite s’il vous plaît, je laisserai la porte ouverte, ils vont bien chercher sur mon répertoire de téléphone quelque membre de ma famille. Le dernier jour, ça fait drôle quand on y pense, demain plus rien ! Tout le reste ne me regarde plus, à eux les corvées, les paperasses, le déménagement, les obsèques. A défaut d’avoir été aimé ou simplement considéré un peu, autant les emmerder jusqu’au bout. Le curé consultera ses fiches pour trouver un truc à dire. Moi j’ai toujours été poussière, de celle qu’on planque sous le tapis. Pour une fois qu’on me fera fête, je ne serais même pas conscient pour en profiter. - Que Dieu accueille cette âme, qui n’aura fait ni le mal, ni le bien. Épitaphe pour un bon à rien : Ci-gît quelqu’un. Des projets, j’en ai eus, tant et tant, aucun n’a abouti. Révolutionnaire bourgeois, athée biberonné

La lettre perdue.

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  - Le dénommé Ajax, alias O. De Javel, a eu l’outrecuidance de tricher au tournoi. Et ceci en présence du Roi ! Un jeu bien innocent pour ces dames de la cour, remplacer une lettre pour faire un nouveau mot, un peu colin maillard par temps de pluie, sans les conséquences que chacun ici connaît. - Venez-en au fait, et évitez ces apartés douteuses pour amuser la salle, quitte à vous retrouver au banc des accusés à votre tour. Quelles sont donc les pièces à conviction ? - Ci-fait et pardon votre honneur, donc de ce terme « infiltrer » notre gaillard a commis « relifter », dont, au passage, l’étymologie sent le complot, notre coupable a forcément alliance avec l’ennemi. - Comme vous y aller, il nous appartient ici de savoir si ce Monsieur Ajax, par ailleurs de sang plus noble que le vôtre … - Objection Votre Honneur ! - Bien, objection acceptée, continuez je vous prie. - Je sais que la défense a une botte secrète, nos mouches servent le royaume, le « i » étant doublé, on l’a fait disparaî

Le fond et la forme.

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  La forme n’est pas le fond, vous pouvez bien en rire, les évidences ne sont pas nées des limbes. Il aura fallu les éprouver, par hasard ou par quelque érudit, qui se croyait venu d’une autre planète. Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, phrase connue d’un certain Boivin, ou un nom approchant. Écrire des propos hermétiques ne fait pas le poète. La forme compte autant que le fond. - Qu’a-t’il voulu dire ? - Que de belles images ? Au lecteur de trouver, ou d’imaginer, le contenu, ce flot d’images se doit de frapper juste. Les machines à pondre des métaphores peuvent lasser la clientèle. Le trop plein de guimauve ou d’hémoglobine ne convient pas non plus. En tête de gondole, les vendeurs dépriment. Trop de demande, peu d’offre. - Me conseillez-vous ce livre ? - Je ne peux savoir d’avance ce qui vous plaira. - Vous êtes un piètre vendeur. - Sans doute Madame, mais je ne vends pas des machines à laver. - Pourrais-je avoir un entretien avec le Directeur de cet établissement

Vagabond.

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  Pas de racines, pas de « terroir »,ces vieux ont trop souvent déménagé. Il traîne ses guêtres comme dans les bons vieux westerns ou les blues oubliés. Il y a longtemps qu’il ne se demande plus ce qu’il cherche. Que de besognes, inconnues jusque là, que de rencontres, plus ou moins subies, pour un lit, un repas. Ces vieux n’étaient rien, comme lui, mais jamais ils n’auraient quitté leur terre qui ne leur apportait que misère. Une nuit, lassé, il a quitté la vieille masure pourrie, sans baluchon, qu’aurait-il pu emporter ? 10 ans déjà, que sont-ils devenus, sont-ils encore vivants ? Ni frère, ni sœur, avec qui peut-être il aurait pu s’associer pour soulager ses parents. Il n’était qu’une bouche à nourrir, à 14 ans il est parti. - Vous êtes bien habile, qui donc vous a appris ? - Personne Monsieur, j’ai observé c’est tout. - C’est prodige croyez-moi, aucun de mes apprentis, à qui je dois ânonner les mêmes conseils à longueur de journées, n’a réussi de tels exploits. Allez, je vous veux

Charmant petit bonhomme.

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  Charmant petit bonhomme, au veston élimé, le même en toute saison. Son sourire édenté ne le quitte jamais, de la vieille école, il ôte son chapeau à chaque dame qui passe. La démarche raide comme un piquet, grand échassier monté sur ressorts. Il veut parler à tous en bégayant un peu, de la pluie, du beau temps. A part quelques morveux, le quartier le respecte, il va s’asseoir sur la terrasse du bar en face de l’église, le chapeau sur la table à côté du café, il observe et tout semble l’amuser. Seuls les quelques rares touristes s’étonnent de ces yeux bleus, presque translucides, qui les fixent sans vergogne. Mais voyant son sourire, ils se disent « Heureux les simples d’esprit ... », ou encore : pauvre homme il n’a pas l’air méchant. Cheminot retraité, veuf depuis trop longtemps, allongé sur son banc dans son jardin minuscule et en friche, il guette les passants et leur envoie quelque bonjour inlassablement. Il a connu la dernière guerre, une petite boite en fer près de la télé hors

Enfer.

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  Nid de guêpes ou de frelons, buisson ardent où les serpents fraient, crocodiles gigantesques au fil de l’eau boueuse. Guirlandes de reptiles pendus aux arbres décharnés, marais puants d’où remontent des bulles, des queues alambiquées, des gueules aux crocs venimeux, quelques lézards géants, quelques langues visqueuses. Plus haut, ce sont griffes acérées, becs de cauchemar, ailes noires, des fantômes de brume et de feu. Du ciel ne perce aucune lumière, les trous d’acide bouillonnent, la terre est noire. Les hommes en armure sont pâles comme des morts, ils savent ce qu’ils font, on obéit aux ordres. La plupart disparaissent en silence ou d’un râle discret, leurs torches et leurs épées semblent bien dérisoires. Leur chef garde la tête haute mais n’en mène pas large. - Pour le Roi mes amis ! Les jeunes recrues font des tourniquets dans l’air avec leurs lames, beaucoup sont mordus ou emportés. - Encore quelques efforts, nous y sommes presque. Le chef n’ose à peine se retourner. Combien so

La Princesse du bayou (légende connue revisitée).

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  Dans le bayou vivait une pauvre fille, d'une beauté exceptionnelle malgré ses haillons et les humiliations subies par sa marâtre et sa fille, laide comme un pou.Vas-donc chercher du bois souillon. Habituée aux brimades, elle ne se fit pas prier, au moins quelques instants de quiétude. Elle croisa en chemin une petite vieille, frêle et voûtée, écrasée par les poids des fagots, pourtant peu conséquents.     • Vous êtes charmante et me paraissez bien malheureuse, et que sont ces haillons?     • Ce n'est rien Madame, chacun sa condition.     • Mon enfant, si vous acceptez de porter mon fardeau jusqu'à ma cabane, je pourrais un peu améliorer votre sort.     • Je le ferai avec plaisir et ne demanderai point de récompense, il me suffit d'entendre qui ne me hait point, c'est le plus beau des cadeaux. Arrivées à la demeure misérable, les deux femmes se reposèrent sur le seuil.     • Bien ma petite Princesse, qu'il est doux de s'asseoir quand on a mon âge. Ton cœur

Commentaires 43.

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  Pourquoi s'entendre si on peut se faire la gueule? (réponse à HL). Quand on vous a volé l'insouciance pour les convenances absurdes l'enfance perdue reste à jamais. (avec Maëlle). Plus on s'agite vainement pour gagner du temps, plus on le perd. (avec Mary). Toujours marcher droit devant, Vents contraires ou non. Non au découragement! Je mens bien sûr au moindre pépin, à la moindre épine, Et pis non, je renonce et je fais demi tour. Tout rate, tout échoue, quand on a pas la trempe. Rampe vermisseau! Laisse faire les héros. Érodé, déchu, déçu, dès la naissance l'ai su. (forum Wikipen, domin’homonymes). Je t'offre un bouquet de vie, ce vers est de Mary. Moi je préfère offrir des fleurs, elles sont éphémères mais elles font plaisir. Pour la vie, c'est tout autre chose, de cadeaux ne fait point, ni bouquet ni sapin de fête. La vie nous a réservé quelques perles Ô combien précieuses et négligées dans l'instant. Ces quelques perles ne feraient pas collier, pe

Commentaires 42.

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  Tout à fait d'accord, le télétravail comme le circuit court sont des solutions de bon sens, à défaut de tout régler. Ne disait-on pas autrefois "on a pas de pétrole mais on a des idées". (réponse à Ajax). Qui voit des abrutis partout craint les miroirs (avec X). Le cycle des saisons fait de nous des cyclistes. Quatre vitesses pour affronter les montées, Peu de descentes heureuses et beaucoup de plat. Des bourgeons aux feuilles mortes et autres giboulées, Chacun pédale plus ou moins courbé, avec plus ou moins de souffle, Jusqu'au dernier, place aux jeunes. De l'argentique au numérique, de l'âge de pierre à la fibre optique, De la massue au nucléaire, de ceci à cela, Tout meurt et tout renaît dans la nature, Mais le cycle n'est pas éternel pour les êtres ou les fleurs. Multiplier par quatre le temps qui reste à vivre, Revoir la neige ou les arbres en fleurs, Et s'ennuyer beaucoup, à tort. (forum Wikipen,un thème un texte). Mon cœur défait par tant de p

Originel.

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  Pourquoi s’en faire me direz-vous ? La question est de savoir ce qui nous tient debout. Peut-être l’éducation, le désir de plaire aux parents, et plus tard à des inconnus. Relève-toi, veux-tu mourir ? N’as-tu pas honte ?  Vois les malheureux qui nous ont précédés, vois ceux qui sont présents. Oui maman, quelle chance j’ai ! Chassé du jardin des chimères, la pomme croquée de la connaissance . Ou, plus sûrement , de la douce caresse de la jouissance. Honte à toi, honte à vous. Le serpent éternel joue à guichet fermé. Damnés selon l’usage, à genoux mes agneaux. Le bonheur n’est que vice qu’il faudra rembourser. La maison ne fait pas crédit. Pourquoi nous avoir faits si faibles aux tentations ? Pour nous éprouver mon fils, écoute la leçon. Mère, j’ai du mal à suivre. Pour le peu que je sais … Tu as raison, tu ne sais pas grand-chose.

Apocalypse.

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  Fleurs de poussière, tapis de cendre, un parterre gris,  Pas de rose, pas de bleu, pas de jaune, aucune couleur, La Terre a fait miroiter son dernier souffle  Dans un ciel agité et noir. Des branches de métal écartelées se tordent en vain Un vent de souffre rugit, des pluies acides se déversent. Une poupée aveugle, la robe souillée, gît sous les gravats. Dans les sous-sols plus personne ne geint. Dans les parcs les crissements des balançoires bercées par des fantômes Pas de rires ou de cris d’enfants, pas de chuchotements joyeux. La mer est desséchée, fondue par la chaleur, La terre est crevassée comme une vieille. Tous les oiseaux sont morts, ne règne que le silence. Comme une vieille chaussette, un habit d’Arlequin crevé, Le bitume et la terre se confondent dans une bouillie désolée. Les barres d’immeubles, autrefois peuplées d’une armée de bureaux, Montrent leurs viscères de câbles et d’écrans noirs. Des jardins ouvriers, ne restent que les rondins de bois croupis. Les chaumières

Commentaires 41.

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  Troublants sont ces propos, qui vous les a soufflés ? Pardonnez cher ami qui partagez ma couche, ils sont de moi. Allons, sottises ! Une femme n’est point faite pour penser ! Vous m’en voyez navrée, mais de ce triste aveu je vous remercie. Pas de quoi chère amie, comme l’horloger je remets les pendules à l’heure. Grand bien vous fasse, voilà une saine occupation. A propos d’heure, avez-vous donné des ordres aux cuisines ? Non point, je ne sais pas ordonner, ces gens qui vous servent n’en ont nul besoin. Ma femme je suis las de cet échange, permettez que je me retire dans mes appartements. Faites donc Monseigneur, mes malles sont prêtes et je retourne chez ma mère... Que me vaut … Que vous haïssez tant. "Je ne saurais mentir très chère A faire croire que de ses vers je connais et la pièce et l'auteur Mais je ne serai vaincu que le temps d'une énigme Car ma vengeance sera plus grande que ma blessure. » On méprise parfois les insectes, mais valons-nous mieux? (avec Danielle

Il faut un cap Amiral.

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  T’as branché t‘truc ? Ben évidemment. Non j’dis ça à tout hasard  parce ce que ces machins il faut savoir les tenir. Bon c’est rien que des câbles et des processeurs, et qui c’est qu’a le contrôle ? Dit comme ça c’est rassurant, mais enfin on sait jamais vraiment à quoi s’en t’nir. Tu devrais voir un psychiatre.  Toi même !  Nous fêtons ce jour la 20ème année sur cette base, et, ma foi, on s’en est bien sorti tout ce temps. C’est vrai Amiral tout est opérationnel. On déplore quand même quelques remous au sous-sol Amiral. Eh bien qu’on les déplore ! Rien de plus excitant ? Il en va de même dans les étages, pardon de vous décevoir. Bon, vous me tapez un rapport détaillé pour le prochain conseil. Enfin Monsieur vous comprendrez que ça s’agite ici et là. Et bien il vaut mieux que ça s’agite, comme vous le dites, c’est un signe de vitalité. Mais Monsieur comprenez … Je ne comprends que ce que je comprends, me suis-je bien fait comprendre ? Monsieur vous avez toute latitude ou longitude po

Commentaires 40.

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  Les étoiles filantes n'ont pas d'horaires, elles s'offrent à qui veut bien se donner la peine de contempler le firmament. Mais le temps s'écoule au rythme de l'époque, pas question de rater les étoiles éphémères et flashy sur les écrans. Nos aïeux ne se tournaient pas les pouces, et pourtant ils ne manquaient jamais de regarder le ciel. Ils savaient d'instinct si la récolte promettait, plus que l'an dernier, pas pire qu'il y a deux ans. Les nuages en journée, les étoiles la nuit. Le dur labeur avait ses avantages, chacun rêve selon ses moyens. La tradition orale près de la cheminée, avec voisins et amis, valaient bien la messe du 20 heures. Certaines légendes et superstitions pouvaient combler le vide de ces journées pareilles. Aujourd'hui pour certains, beaucoup peut-être, on organise les congés pour fuir l'ennui redouté. Etre actif, "tendance", optimiser la moindre particule de temps. Et pourtant, le temps si bien rempli semble du t

Chérie, j'emmène la carafe.

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  - Morts pour la France, deux jeunots bien d’chez nous. - Enfin Germaine, celui d’droite ch’sais pas . - Mais il était Français. - Si tu l’dis, enfin Mamadou c’est pas François. - Né à Aurillac. - Ben c’est pas là bas qu’il a dû bronzer autant. - T’es qu’une ordure ! - Oh la, tu peux m’passer la carafe ? - C’est ça, encore un verre ou deux et tu vas nous ressortir le bon vieux temps, Indochine et Algérie. Attends, v’là l’Président, qu’il est beau, qu’il est jeune ! - Bon tu peux changer d’chaîne ? - Tu rêves, t’as qu’à cuver sur la terrasse. - Quelle classe ! - Merci chéri, c’est toi qui m’a appris. - Bon j’vais suivre ton conseil, j’emmène la carafe, tu veux pas un coup d’main pour la vaisselle ? - Et si un jour je te disais « oui chéri, je veux bien » ? - Tu dis quoi ma choute ? Nos deux braves pris dans une embuscade au Sahel, ces contrées lointaines emportent nos soldats et se méfient de nous. Devons-nous plus longtemps … Ma première pensée va aux proches de Mamadou et François, l

Commentaires 39.

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  La souris importune pour quelques grammes de gruyère Dans son manteau cendré avec ses yeux bleus et ses petites oreilles Elle ne fait de mal à personne Elle squatte gentiment Ne sort de son trou que la nuit venue Cherche des trésors qui ne sont pour nous que des miettes J'aimerais tant lui donner un nom Et qu'elle se laisse approcher Je lui offrirai des montagnes de fromage C'est bien elle qui m'apportait des pièces sous l'oreiller Quand j'étais môme A mon tour de lui faire des cadeaux (forum wikipen, un thème un texte). Faire semblant d'aller bien c'est se mentir à soi-même. (avec aile). S’adapter c’est mourir un peu. (avec deep_immaturity). Les graines de bonheur sont de plus en plus chères. A cause de la sécheresse persistante, du gel, des pesticides dans l'air. La terre ne donne plus rien des joies simples d'antan, laisser le temps passer sans trop vouloir le retenir. Il faut noircir l'agenda, être "surbooké", s'abîmer les

Ni regret ni joie.

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  Aucune certitude, aucun regret non plus. Pas de déni, le néant est la fin. Quelques graines de bonheur pour un océan d’ennui et de gêne, de pertes annoncées. Les plus grands philosophes n’y ont pas échappé à cette différence près qu’ils connaissaient l’issue. On pleure la mort d’un proche, se sachant le prochain ou pour la condition humaine toute entière. Des fourmis dans l’immensité s’épuisent à amasser des trésors périssables. Les fleuves se fondent dans le grand tout sans trop réfléchir. Quand l’ego s’en mêle, rien ne va plus. Qui peut prétendre enseigner ce que la vie doit être ? Les lettres des poilus devraient faire réfléchir, j’ai froid, j’ai peur, ma mère, ma mie. La faucheuse ne connaît pas de trêve. Pardonnez-moi mon Dieu car j’ai péché. - Il n’y a pas d’abonné au numéro que vous avez demandé. On ne reconnaît plus l’enfant qu’on a été au pied du sapin à Noël. Et tous ces beaux jouets qu’on nous avait promis. L’angoisse est nécessaire pour accepter la mort nous disent les ph

Ois-tu ce que j’ois Blanche ?

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Firmin, Kleber, Séraphin, Philibert, et les filles c’est pas mieux : Cunégonde, Augustine et Ortense. Des tarés ouais ! Ils se trompent d’époque, à la place des gamins je leur ferais un procès. On est pas gâté avec des voisins pareils. Heureusement qu’y a pas de forêts aux alentours, on  entendrait les cors et la chasse à cour. Moi j’plains les gamins quand même, t’as vu leur accoutrement, ils doivent en baver à l’école. C’est bien vrai, petits nœuds dans les cheveux et jupes plissées pour les filles à la mode versaillaise et costards nœuds pap pour les gars. C’est bien malheureux, s’ils veulent vivre dans le passé c’est leur droit, mais infliger ça aux mômes. On devrait refaire la Révolution, ils iraient s’exiler chez les engliches et on aurait des voisins normaux. En tout cas les gosses ils sont condamnés au bizutage à perpét. Je sais que les parents refusent tout progrès, comme les amish. Pas d’ordi, pas de portable, et ils doivent apporter à l’école l’encrier et la plume, c’est pou

Misère.

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  A la lueur du pauvre L’usurier se frotte les mains La dernière chandelle La dernière bûche La paille est sale et humide Les courants d’air sont mortels On a vendu les bêtes faméliques Qui nous réchauffaient pourtant Pour quelques miettes Encore un hiver à passer Qui perdrons-nous cette fois Au loin Noël carillonne Les villageois en lanternes Font procession vers l’église Bientôt le petit Jésus Sera couché sur la paille Au lever du jour saint Les cadeaux s’amoncellent Mille lumières dorées Dans la triste chaumière Au toit percé Un enfant ne s’est pas réveillé

Le Président.

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  Le Président en monarque plus ou mois éclairé Bien entouré ou non est seul pour les décisions graves Dans l’attitude du penseur en tenue d’ouvrier Mal rasé et grimaçant sous le poids de la charge La photo parfaite est enfin trouvée Elle fera sensation dans les gazettes Un clin d’oeil à l’histoire des vrais grands On l’a voulu en noir et blanc Ici Paris Quand le Président sort Des barrières sont dressées Une armée de mains Un petit mot pour chacun Une pincée de questions qui fâchent Sans se départir d’un sourire Il répond patiemment J’ai conscience que nous ne sommes pas allés assez loin Pas de calèches mais de grosses voitures blindées Pour la Lanterne ou Brégançon Les invités d’hier sont les tyrans d’aujourd’hui Aucun machiavélisme mais realpolitik ou pragmatisme Le Premier Ministre pousse au front les ministres Pour annoncer les mauvaises nouvelles Le Président en fait tout autant  Avec son bras droit qu’il peut à loisir faire disparaître Et de promettre la lune aux « sans dents »

La guerre.

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  Marre de ces lignes toutes droites et parallèles Je veux des courbes qui se croisent et s’appellent Marre de ces traits blancs sur le bitume noir ou gris Je veux des champs et des fleurs Et des boites de crayons de couleurs Les courbes qui menacent Ont le feu au derrière NewYork  Londres Paris Et toutes les capitales que j’oublie La Corée du nord attend sa carte d’invitation La Chine reste au dessus mais fait l’inventaire Le loup croque le ventre mou Les civilisés se tâtent Mais non laissons passer Ceux que certains nomment les rats Crèvent en silence Toujours le terroriste de quelqu’un Ô mères de tous les temps Qui pleurent en attendant