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Affichage des articles du juillet, 2022

Le primaire.

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  Pour le dire, comment dire, il faut peser les mots. Étant fâché avec l’arithmétique, les poids et mesures, la tare et la masse, de vieux souvenirs du primaire, en plus des Gaulois, de Pagnol ou des tables de multiplication. Calculer le nombre de cartables pour couvrir la superficie du préau. A cet âge, on ne savait que se toucher les langues, avec une drôle de sensation. A la maternelle, le bac à sable n’était pas vraiment conforme, mais à l’époque on ne se posait pas trop de questions. Les adultes fumaient à la télévision. On écoutait De Gaulle, parce que c’était permis. Après la colonie, et le camping en famille, on écoutait Polnareff, les Beatles ou Dylan, entre autres.  Pas encore prêts pour les Stones. Aujourd’hui, des petits neveux ou des petites nièces, je devrais inverser par les temps qui courent,  enfin bref, ils produisent des arrières. La lignée, qui n’a rien de royal, se perpétue comme autrefois. Et ce mariage à Cannes, et ce baptême à Vannes. De nos jours, les transport

Mon combat.

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  C’est mon combat, je dois le mener tout seul. Quelques brindilles filiales essaient de m’encourager maladroitement. Morale et culpabilisation d’usage « pense aux parents, tu creuses leurs tombes ». Voilà bien l’argument, j’attendrai qu’ils ne soient plus. « Pense à tous ceux qui sont dans la misère ». « Tous ces malheureux qui ont su tenir ». Oui mon frère, oui ma sœur … Une vie de paria, sous le signe de l’échec permanent. « Mais tu vois tout en noir ! ». Aujourd’hui je n’ai plus envie de rien, le rien résume tout ce que j’ai vécu. Quelques pépites ici ou là comme des grains de sable. Des petits points sur un océan de misère. Naître pour un naufrage annoncé. « Allez, on se reprend, la vie est belle Non de Dieu ! ». Quand je faisais des parcours de billes sur la plage, ou des châteaux, quand j‘affrontais les vagues comme des monstres à vaincre, quand je foulais, pieds nus, les rochers … Quand, plus tard, je découvrais  des territoires inconnus, des déesses aussi novices que moi. Que

"Érudit" dites-vous?

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  Contrairement à beaucoup, je ne prétends pas être ce que je ne suis pas. Chacun maîtrise une chose qui doit servir à tous. Ou, peut-être, à se sentir quelqu’un, sans publicité. Ou, peut-être, à se sentir mieux, à défaut de se sentir bien. Qui ne rêve pas d’entendre « bravo », « wouah », « chapeau », et toute la gamme. L’érudit est un as s‘il contribue à enchanter le plus grand nombre et éluder les querelles  de spécialistes ennuyeuses.  les meilleurs épiciers se moquent de la concurrence de proximité et sympathisent avec leurs clients, sans les flatter pour autant, juste pour qu’ils aient envie de revenir. Bien sûr, on ne pas plaire à tout le monde, mais la vanité et le mépris n’arrange rien ! Chacun se croit meilleur, ou plus intelligent, que l’autre. Et que croyez-vous qu’il advienne ? Penser que chacun a eu une vie et une expérience, qui n’a pas œuvré pour exceller dans son domaine ? Laisser de côté toute vanité pour rencontrer l’autre. Non, une vie ne vaut pas une autre ! Les éru

Confettis 2.

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  Par la mort, c’est le chaos, aux chiottes le « sens de l’histoire », des conneries ! « Ceci a causé cela », mon cul ! Les empires ont péri pour laisser place à d’autres, mais ont laissé leurs traces, oui, de sang et de douleur. La mort de l’histoire, ce serait trop beau. Les oppresseurs oppriment, et les petits se cachent ou plient le dos pour ne pas crever. Mais pourquoi s’en faire ? On nous promet le paradis à perpétuité et l’enfer pour les méchants. Alors, la tête dans le guidon, on pédale pour l’intérêt général. Faites le bien et suivez la ligne jaune, vous serez récompensés. - Papa, c’est obligé ? - Oui mon fils, plus tard tu comprendras. Les devoirs, les traditions, les coutumes … Veuillez signer ici !  Signons, signons, … Les moins qualifiés sont les plus corrosifs. Esprit étriqué ne retient que ce qui l’arrange. Plus on vit sur une île, plus on aimerait voir des bateaux passer. Tout corps plongé dans l’eau est mouillé. Paie ce que dois.

Le temps qui passe.

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  Est-ce ce même corps qui a pataugé dans des eaux plus ou mois grasses, transparentes ou bleutées ? Ces pieds là ont foulé tant de sols, mousse, rochers pointus, sable , tapis de neige ou de soie. Ce sourire là s’est inversé dans une grimace, comme une bouche de poisson. Ces yeux fanés ont gardé leur couleur bleutée. Tous ces matins d’extase, de poitrines blanches et roses, de corps lisses et chauds. Ces mains ont ramassé les coquillages à l’âge tendre, tenu les cornets pistache chocolat, jeté les crevettes et bouquets de la bichette au panier. Ces mains ont pétri la matière, inanimée ou pas, tenu le fusain ou le pinceau, pincé les cordes d’une guitare (ou autres), massacré Chopin au piano. Ce vieux corps peut bien se projeter dans un futur complaisant. Fin juillet, il fait chaud évidemment. Pas de plage, ni de corps de rêve. L’éternité est une vue de l’esprit.

La bande des quatre.

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  - Bon les gars, au boulot ! - Putain, j’faisais la sieste, enfin pardon Seigneur. - Et ils sont où les trois autres ? - Ben ils sont partis se baigner. - Et mon debriefing, ça avance ? - On s’y attelle, Mon … euh Monseigneur, euh, enfin, on est pas d’accord sur tout. - Comment ça ? - Bô, quelques chipoteries ici ou là. - Bon, mon Père, loué Son Nom, est pointilleux sur les délais, on ne vous a pas engagés pour bâiller aux corneilles ! Message, matthieu@univers.dieu A marc@orange.fr ; Luc@wanadoo.fr ; jean@sfr.fr Putain les gars ça chauffe, le fiston veut des résultats et fait son caca nerveux. Le père est pas loin de disjoncter, on va devoir bosser !! - Alors les gars, désolé d’avoir écourté vos vacances, on doit reprendre les travaux. - Écoute Matt, le coup de la résurrection, moi j’le sens pas. - Moi pareil, si on pouvait changer l’eau en vin et multiplier les poissons ça se saurait. - Bon écoutez les gars, on va pas cracher dans la soupe, si ça marche c’est tout à notre avantage.

Sire, c'est la déconfiture.

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  - Sire, c’est la déconfiture ! - Allons mon bon, qu’entendez-vous par là ? - Que rien ne va Monseigneur. - Et bien que de bonnes nouvelles dès le matin, avez-vous quelque chagrin d’amour ? - Non point, je vous préviens, c’est tout. - Le climat est tempéré, les récoltes sont bonnes et nos gens, ma foi, me semblent accommodants. - Permettez-moi de dépasser la surface des choses, c’est mon rôle après tout. - C'est bien pour cela que j'aime vous avoir près de moi. Vous promettez le pire, les flatteurs le meilleur. Je suis bien aise de faire la part des choses. - Cette fois détrompez-vous, et j’aimerais avoir tort, mais vos gens ne s’accommodent plus autant. N'en déplaise aux flatteurs.  - Vous m’êtes fidèle, et parfois utile. - Trop d’honneur ! - Alors que me vaut cet excès ? - Sire, sauf votre respect … - Oh là, ça commence mal ! - Les Seigneurs n’aspirent qu’à la jouissance et aux gains, et trouvent toutes sortes de subterfuges pour  échapper à leurs obligations militaires.

Recyclage.

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  Et si on recyclait les morts, pas con, plus de concession pour l’éternité, pas de frais pour les proches, voire même des bénéfices. En compost, en compote, pour fabriquer des pneus, des savons, des abats-jour. Oui, je sais ce que ça vous rappelle, et là est le propos. Nos ancêtres ne sont pas des bouchons en plastique ou des I-Pads. Nos ancêtres sont ceux que nous deviendrons. Bien sûr, on pourrait en dire autant de toutes les espèces en voie de disparition. Traduction, en train de crever et de disparaître, comme les soi-disant sauvages au temps des conquistadors, comme les Indiens d ‘Amérique, pardon d’en oublier, la liste serait trop longue. Éthique ou profit ? - Messieurs, Mesdames, ou l’inverse, je ne sais plus, regardez ce vestige, un corps de baleine. Certes reconstitué en 3D mais avec l’approbation des plus grands spécialistes. Et cet hologramme, grandeur nature, d’un troupeau d’éléphants. Et le clou du spectacle, en écran sphérique, les oiseaux, bien sûr Madame qu’ils ont exi

Éloge de la paresse.

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  La paresse est la mère des vices. Surprenant cet adage, sans doute inventé. Qui est paresseux ne prend pas la peine de faire le bien ou le mal. On ne refait pas le monde les doigts de pied en éventail. La paresse est-elle sagesse ? En tous cas elle ne fait pas l’histoire. Imaginons un Roi ou un Empereur : - Oui, ils ont l’air vaillants, bien armés, laissons-les faire, tout cela me paraît bien trop fatigant. - Enfin Majesté ! - J’ai dit ! Vous pouvez disposer, j’ai besoin de repos. Si la paresse avait été mieux partagée, que serait devenu notre monde ? - Allô Charles ! -Salut François ! - Bon tu peux arrêter tes conneries ? - OK ! Notre monde confié aux besogneux, pas de frontières ou de vaines querelles de voisinage. - Messire, la récolte a été mauvaise. - Tous les ans vous me dites la même chose ! - Et qu’y puis-je ? - Bon, allons nous reposer sur ce banc, je ne dirais pas non à un petit festin. - Je dois réveiller ma femme. - Faites ! Je vais m’assoupir en attendant. Les Rois fainé

Puis-je vous tuer?

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  - Permettez-moi Monsieur de vous tuer sur le champ. - Et pourquoi feriez-vous une chose pareille ? - Comme ça, sans raison. - Ce n’est pas un argument jeune homme. Je ne tiens pas plus à la vie que quiconque. Même si tout le monde aspire à repousser la date, il est encore plus difficile de mourir sans savoir pourquoi. - Vous ne me facilitez pas la tâche ! - Et pourquoi le ferais-je ? - Je vous promets que ce ne sera pas douloureux, et vous serez enfin libéré. - Parlez pour vous, j’ai appris à accepter mes chaînes, qui n’en a pas en ce monde ? Je vous propose de vous libérer vous-même pour accomplir au moins une bonne action. - Vous êtes dur ! - Désolé, je suppose que je dois m’excuser en plus. - Pas de veine, moi qui croyais que ce serait facile. - Pourriez-vous me donner la liste de ce qui est facile dans la vie ? - Vous m’embrouillez là ! - Pas du tout, vous venez de me rappeler que je tiens à la vie. En d’autres circonstances, je pourrais vous en remercier. - Vous me faites douter

Je m'excuse d'exister.

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  Je me noie dans mon délire de persécution, enfin, c’est ainsi qu’on l’appelle. Pauvre bougre, il n’a pas su s’adapter. L’enfance et l’adolescence ne sont que velléités, qu’on se le dise. Pardon Madame, Monsieur, je m’excuse d’exister. Le caniveau ? Ah oui, bien sûr, pardon. Vous avez bien fait de me remettre à ma place, parfois j’oublie. Pourtant mon père, c’était quelqu’un. Ma mère était une sainte. J’ai tout appris par cœur, préceptes et interdits. Alors Madame, Monsieur, il faut me donner la bourse et les bijoux. Je vous promets ensuite de retourner à ma place. Vous êtes toute pâle Madame, soyez donc rassurée, je ne fais pas dans la violence. Sauf si les circonstances m’y obligent, n’est-ce pas Monsieur ? Voilà qui me paraît raisonnable. J’ai, par ailleurs, encore une requête. Votre regard Monsieur dit que vous comprenez. Votre épouse est un sanctuaire, j’aimerais le visiter. Ne soyez pas inquiet, cela peut prendre un instant ou peut-être plus. Êtes-vous si pressés ? Le temps n’es

La fourmi rebelle.

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  Je fais partie de l’armée des fourmis. Rien d’original direz-vous. Sauf si on est un peu lâche, pacifiste, asociale, marginale, etc. Travaille et tais-toi, nous sommes Une.  Vive l’intérêt général, pas de cause plus noble. Tout en haut, la Déesse des fourmis nous regarde et nous aime. Marche droit et sois heureuse. - Et le paquet, je le dépose où ça ? - Encore une débutante, tu regardes le plan et les étiquettes. - C’est où la rangée 3613A ? - Pas le temps, tu te débrouilles toute seule. Je ne comprends pas l’utilité de tout ceci et ce que je fais là. Je vois un tunnel étroit et de la lumière au bout, elles sont toutes occupées, alors pourquoi pas ? Une de plus ou de moins dans ce système débile. Elle pose le paquet n’importe où et se rue vers la petite lumière. C’est du suicide, elle le sait, mais mieux que cette vie qui n’en est pas une. Que la Déesse me pardonne, plus de fardeau, voir le paradis avant l’heure, ne plus courir … Sous les herbes gigantesques, elle s’accorde une pause