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Affichage des articles du août, 2022

Faust septique.

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  Je n’ai aucune accointance avec le diable, quelque soit le nom qu’on lui donne, et encore moins avec ses associés, qui sont légion paraît-il. Il n’empêche que ces derniers temps, un tas de petits détails ne m’ont pas échappés. Je n’ai plus mal au dents, d’ailleurs elles repoussent, j’ai dû jeter les dentiers, enfin les deux mon Général, et mes boucles blondes sont ré-apparues, mes lunettes ne me servent plus à rien et je vois aussi bien qu’un aigle. Non, ni plumes ni nageoires, plein de kilos en plus, en muscles saillants. Un peu Hulk, mais pas vert et de taille ordinaire, enfin version Rambo ou Terminator, pour régaler mes lecteurs de références culturelles. Pour rappel, je n’ai signé aucun contrat, ou pacte. Je ne suis qu’un pauvre hère, coincé dans une époque que je n’ai pas choisie, comme les troupeaux d’antan ou à venir.  Et que vais-je faire de ma nouvelle apparence ? Approcher les donzelles, faire des buzzs sur YouTube ? Je ne suis pas très sûr d’être prêt pour tout ça. Le Gra

Parler aux planètes.

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  Parler aux planètes, voilà mon projet, il y a bien quelque part un monde meilleur. De l’eau pure partout, des forêts centenaires, grandes comme des continents, du sable fin non pollué, et la mer transparente et bleue, turquoise ou de Prusse, au gré des saisons, qui ne sont que clémentes. Parler aux résidents de ces planètes, comprendre leur langue et apprendre beaucoup. Le progrès ne nous a permis que d’explorer la lune ou mars, à grands coups de milliards, qui auraient peut-être servis à panser les plaies , ou mettre des rustines, sur notre planète à nous, notre planète agonisante. S’il existe quelque part des êtres intelligents, faites qu’ils ne nous ressemblent pas. Si j’avais les moyens de créer un vaisseau, comme ces milliardaires oisifs, qui n’attendent qu’un retour sur investissement, pour des touristes fortunés qui veulent goûter aux joies de l’apesanteur. Il existe d’autres moyens sur terre et à peu de frais, ça fait cher le tour de manège ! Enfin, pour se mettre à la place

Les beaux jours.

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  Ah les beaux jours, qui n’en a pas connus ! Les batailles de la vie les ont esquintés, certains d’entre nous ne s’en rappellent même plus. Et pourtant ils ont bien existé, on les retrouve parfois au hasard des rêves. Et même si l’on ne fait que des cauchemars, on en redemande, ici et là quelques rayons, sur ces mondes ténébreux dont personne ne sait s’ils existent ou pas. Les beaux jours, c’est surtout l’enfance, je m’excuse d’avance auprès des malheureux qui ne sont pas de cet avis, et je souhaite que leur vie ait suivi un cours plus paisible. Marcher dans les rochers, au pied des falaises, quelques sous en poche pour la glace aux myrtilles, ou chocolat pistache pour les classiques. Camper sous la pluie et aller embêter les filles dans leur quartier. Pas d’outrage, à cet âge on est inoffensif. Les panoplies de Zorro ou de Thierry la fronde, pour les gars, Ken et Barbie pour les filles, en ce temps là les clichés étaient de mise, aujourd’hui … bon, vous m’avez compris. Avec le frangi

Leçon amère.

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  N’oublie pas d’où tu viens, c’est une leçon amère mais qui peut servir. Moi je n’envisage que le pire, étant en terrain connu. Mon fils n’écoute pas les marchands de bonheur, ce sont des charlatans, enfin de mauvaises personnes. Ma fille méfie-toi des compliments, auxquels tu n’échapperas pas, car je devine que tu seras jolie. Vous êtes tous les deux et ma chair et mon sang, et je ne vous souhaite que le meilleur. Votre défunt père, qu’il pourrisse en enfer, avait coutume de dire que l’on a ce que l’on mérite. J’espère que son vœu est exaucé le concernant. Comme vous avez pu le voir, je ne vais pas très bien. Toi mon grand, je veux que tu prennes soin de ta sœur, c’est ton plus grand trésor en ce monde. Toi ma fille, ma petite, tu dois aider ton frère, même si les apparences font croire qu’il n’en a pas besoin. Je n’ai pas grand chose à vous léguer, cette chaumière et ce bout de terrain, mais je sais que vous en ferez bon usage. Pardonnez-moi mes enfants de ne pas avoir été la maman

Devis mortel.

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  - Cessez de vous frotter les mains, j’attends le devis, je n’ai rien signé pour l’instant. - Monsieur, c’est une manie chez moi, une affaire privée qui n’a rien à voir avec notre affaire. - Ben voyons ! - Les travaux pourraient durer fort longtemps, j’ai noté quelques détails qui vous ont échappés. Ce n’est pas un reproche, à chacun son métier. - Je vois ! Et à combien évaluez-vous ces « détails » ? - Quelques centaines … - De milliers c’est ça, vous me prenez pour une buse ? - Monsieur, je ne fais que mon métier. - Et à bien des égards, je ne peux que vous féliciter. - Euh, oui, merci, satisfaire les clients est ma seule récompense. - Avec quelques avantages annexes, convenez-en. - Il faut bien vivre Monsieur ! - Je dirais « vivre bien » si j’en crois vos tarifs. - Monsieur, vous me faites procès. - Peut-être bien. - Permettez-moi de vous dire que vous salissez mon métier, et ma réputation. - Votre réputation soit, votre métier c’est une autre affaire. - Vous me faites perdre mon te

Casse rien.

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  - T’as la lampe Jacquot ? - Ben évidemment, tu m’prends pour un naze ! - Et la corde ? - Si tu continues, j’vais p’t’être m’en servir pour autre chose. - Excuse-moi, je suis un peu nerveux. - J’vois ça, tu nous as pas un peu menti sur ton CV ? - Bon, puisqu’on est entre nous, et vu la situation … - Putain ! - Ouais, c’est la première fois. - Bordel de … - Attends, ça veut pas dire que j’assure pas. - Et comment tu peux l’savoir, abruti ! - Je comprends que tu sois en colère. - En colère ? Si j’avais pas besoin de toi pour nous sortir de cette daube, je te zigouillerais sur place. - Bon, on se calme, pour l’instant on a pas foiré. - J’aurais dû écouter le « tatoué », il m’avait prévenu que t’étais un tocard. - C’est sûr que le « tatoué » est un puits de science. - Alors tu fais pas l’malin et tu nous sors de ce bourbier, on voit que tu n’as jamais rencontré le boss ! - OK, mais là c’est toi qui paniques. - En général j’aime pas trop l’imprévu, mais là je suis servi. - On y est presque

Confettis 4.

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  Utiliser les femmes comme combustible ? Pas bête, je monte au grenier. (avec Hervé). - Comment très chère, vous n’avez pas lu ceci ou cela ? - Mon cher, je suis en train de lire ceci ou cela. Bon, on en saura pas plus, sinon que ces deux-là lisent. Les vrais érudits sont confinés dans quelque bibliothèque prestigieuse. Ils pondent des bouquins, dont les annotations en bas de page prennent plus de place que le texte. Seuls leurs confrères pourront les lire. Les fous ne savent pas qu’ils le sont, alors évidemment ça se voit. Tous les autres le savent, mais ils ne s’en vantent pas, donc ça ne se voit pas. « Paraître érudit pour les Nuls », un ouvrage indispensable pour apprendre les astuces, jouer avec des lunettes dont on a nul besoin, savoir rire avec un air entendu et l’œil brillant de ce qui n’a rien de drôle mais semble intelligent, employer des mots convenus comme « délicieux », « exquis », ou autres, acquiescer bruyamment quand on entend un titre de bouquin obscur que l’on a jama

Le Père Supérieur n'est plus.

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  Mes frères, vous avez le droit de parler ce soir. Je sais que je vous demande d’enfreindre les règles. Le Père Supérieur nous a quitté il y a peu. Ne me prêtez aucune intention mauvaise, je pense que chacun d’entre vous a envie d’exprimer sa tristesse, son effroi, sa colère peut-être ? Oui frère Jean ? Je vous sens fébrile et désireux de briser la règle, lâchez-vous Non de Dieu ! - Et bien moi je propose qu’on aille chercher le meilleur vin au cellier. - Et nos meilleurs fromages ! - Et le gibier ! - Bien, je vois que les langues se délient, je suis heureux de vous voir surmonter ce traumatisme, notre Père Supérieur le serait aussi, je n’en doute pas un instant.  - Moi je propose que l’on invite les sœurs pour l’occasion. - Enfin, je comprends votre douleur, mais de là à … - Et bien quoi ? Vous nous avez enjoint de festoyer pour fêter, pardon, célébrer sans trop de dommage, le départ du Maître vers des cieux propices. Notre foi atteste qu’il gît au paradis. - Bon, je vous l’accorde,

Péchés au kilo.

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  Il faut, un jour ou l’autre, passer à la caisse dit-on. Et tant pis pour ceux qui détestent faire les courses. Tout se paie, bon, ça ce n’est une surprise pour personne. Veuillez déposer vos péchés sur le plateau de gauche. Et il faut tout scanner, en plus il n’y a pas de personnel, pourtant ça ne devrait pas manquer. L’article déposé n’a pas été scanné, veuillez vous conformer aux règles ! Merde, celui-là va coûter cher, ils ont l’œil partout. Voilà qui est mieux, enfin, façon de parler, avec ce genre d’articles c’est le purgatoire, au mieux. Depuis quand une machine porte des jugements ? Vos pensées ne nous échappent pas, tout ce que vous pensez pourra se retourner contre vous. Bordel ! C’est pas une machine ça, là je commence à flipper. Eh bien, il était temps, vous semblez commencer à comprendre. Avez-vous des tickets rémission ? Putain j’aurais dû écouter ma mère, j’ai toujours séché la confesse. Bien, veuillez présenter votre ticket à la sortie. Veuillez nous suivre Monsieur. N

Le Grand Horloger est un pisse-froid.

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  - Le grand Horloger est un pisse-froid. Désolé de choquer, je n’en suis pas à mon premier essai. Je vois déjà quelques sourires dans cette noble assemblée. Je suis suffisamment aguerri pour savoir qu’il n’est nulle approbation dans ces sourires mauvais. Je ne suis pas venu ici pour vous plaire, néanmoins je vous sais gré de ne pas avoir quitté la salle. N’étant pas doué pour les discours, j’aime autant répondre à vos questions. - Monsieur, votre ouvrage fait polémique. - Et j’espère bien, ça fait vendre, je ne vous apprends rien, c’est un peu mon fond de commerce. - Enfin, remettre au goût du jour un Dieu vengeur, et autres flammes de l’enfer, c’est pas un peu has been ? - La religion ne doit pas s’aligner sur le « progrès » relatif ou les avancées technologiques. - Comme mettre le préservatif à l’index ? - Jolie formule, vous devez en être fier ! - Elle n’est pas de moi Monsieur, vous devez le savoir. - Bien entendu, do you know who you are talking to ???? - Monsieur, une question,

Coin coin!

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  - Vous êtes du coin ? - Coin coin ! - Oui d’accord, très drôle, je cherche un raccourci. - Et pour aller où mon gars ? - Ben je n’sais pas encore. - La vache, vous êtes un spécimen ! - Un spécimen de quoi ? - Là est la question. - Bon, je cherche un pied-à-terre pour poser ma valise. - Et elle est où votre valise ? - C’est une métaphore. - Une quoi ? Vous vous foutez de moi en plus ! - Pas du tout, comme on dit, c’est une façon de parler. - Eh bien permettez-moi de vous dire que vous avez de drôles de façons. - Je ne sais pas trop, je n’ai pas l’habitude de me confronter à autrui. - A quoi ? - Rien, laissez tomber. Pensez-vous que je puisse trouver un boulot dans les parages ? - A vous voir, je vous donne zéro chance. - C’est pas très gentil ce que vous dites là. - « Gentil », oh la vache ! A défaut de me plaire, vous me faites bien rigoler. - Pourriez-vous au moins me présenter d’autres « spécimens » ? - Attention mon gars, je suis resté patient car tu m’amuses. - Pas d’offense et j

Centre de tri.

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  - Alors combien aujourd’hui ? - Une palette entière, comme hier et les jours d’avant. - Putain ! - Euh … oui Monsieur. - Bon, vous m’en jetez la moitié ! - Mais sur quels critères ? - Je ne sais pas mon vieux, prenez des initiatives, vous n’êtes pas magasinier que je sache. - Mais Monsieur, je ne suis pas sûr de vouloir prendre cette responsabilité. - Puisque je vous en donne le droit. - C’est plus compliqué que ça, et vous le savez bien. - Je vous offre la voie royale, le pouvoir absolu ! - Très bien, mais j’aimerais prendre le temps avant de faire le tri. - Et vous pensez peut-être pouvoir traiter une palette par jour, soit quelques centaines de pièces ? - Je le ferai aussi bien chez moi, si vous m’y autorisez, après tout je ne reçois personne, et vous feriez des économies de chauffage. - C’est un peu révolutionnaire votre truc. - Oui Monsieur, ça s’appelle une initiative, aussi osée qu’elle vous paraisse. - Bon, j’appelle le convoyeur et je vous mets à l’essai pour un mois. - Merc

Les gazelles.

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  - Vous êtes odieux, permettez-moi de vous le dire ! - Faites, si cela vous soulage. - Les femmes sont un bienfait que Dieu nous a offert. - Allons donc, et vous en avez côtoyé beaucoup ? - Non point, je suis jeune et pas encore marié. - Alors écoutez un vieux sage, je vous conseille d’attendre le plus longtemps possible. - Je ne suis pas sûr d’attendre aussi longtemps. - Et comme je vous comprends, j’ai été jeune moi aussi, on met les vieux dans un placard comme s’ils avaient toujours été ainsi, c’est à peine s’ils avaient la tentation de nous piquer. - Vous exagérez, qui pourraient avoir de pareilles pensées. - Oui, décidément, vous êtes très jeune. - Et alors ? Ce n’est pas une tare que je sache ! - Vous me plaisez vraiment, je ne l’avais jamais vu sous cet angle. - Je ne comprends pas grand-chose à vos propos, mais comme vous semblez expert, dites-moi de quoi les femmes sont faites. - De chair et d’os, comme nous autres, pour le reste, mieux vaut consulter un savant, même si je do

Se faire un film.

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  Une image floue, quelque souvenir peut-être ? La couleur revient, par petites touches. Je dois sans doute fermer les yeux plus fort. Un visage, ma mère ? Une inconnue que j’ai dû connaître autrefois ? Je penche pour l’inconnue, elle me fait des clins d’œil, Et cette petite moue irrésistible. Je reste les yeux fermés, pas question de partir avant la fin. Les yeux brillants, elle soupire. Bon, je dois faire quelque chose. Elle m’entraîne dans une sorte de prairie. Je cours à toute allure, et sans être essoufflé. Elle se couche parmi ces fleurs, Dont je connais l’odeur, sans savoir les nommer. Je me penche ou m’épanche, Sans trop savoir quoi faire. Elle m’entraîne à nouveau. Son corps chavire, mais pas autant que le mien. Les nuages et le ciel me paraissent bien fades. Je ne vois que ses yeux, et son sourire. La mer est loin, et pourtant, Il me semble voir des vagues, Et sentir la fraîcheur des embruns. Je me réveille nu, dans ce lit défait et malpropre. Le réveil me déçoit, encore deux

Lucile.

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  Lucile vole. Ses ailes marbrées de nacre, d’or et d’argent, De planète en planète, En prenant tout son temps. Fébrile et empressée, Elle butine. Dès l’âge tendre on lui a appris A contourner les trous noirs, Et se méfier des malappris Qui brillent un peu trop Ou fanfaronnent. Ses parents l’ont laissée partir, Car c’est la loi. Ma foi, elle ne regrette rien, Quel merveilleux voyage ! Lucile fait des loopings, Par plaisir , Car personne ne la regarde. Mais quelle est donc cette planète bleue ? Ni une ni deux, elle se précipite. Toute cette étendue bleutée, Et tous ces êtres aux ailes déployées, Au loin se dessinent des formes brutes  Et torturées. Un parterre ocre jaune, avec ces drôles de petites maisons, De toutes les couleurs. Lucile se décide enfin à faire escale. Des insectes, dont les plus petits Font des trous ou des monts approximatifs, Au bord de cette immensité bleue. Les plus gros spécimens, Semblent prostrés sur des rectangles de toutes les couleurs. Au loin elle aperçoit d

La face cachée de la lune.

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  - La face cachée de la lune n’est pas belle à voir, croyez-moi. - Vous m’intriguez, j’aime assez cette image. - Quelle image ? Je vous parle sérieusement. - Ah pardon, vous prétendez sans doute l’avoir vue. - Comme je vous vois. - Je ne sais pas trop comment le prendre. - Eh bien prenez-le comme il vous plaira, car là n’est pas mon propos. - Dites-moi, vous consultez un spécialiste ? - Et pourquoi donc, moi j’ai appris tout seul Monsieur ! - Oui, on voit ce que ça donne. - Vos compliments me vont droit au cœur. - Oui, bon, et en quoi elle n’est pas belle cette « face cachée » ? - Si vous saviez ! - C’est le sens de ma question, j’aimerais savoir justement, pour une fois qu’on me parle d’autre chose que de foot ou de la politique. - Heureux de vous instruire un peu. - Décidément c’est ma fête ! - Je ne vous suis pas trop. - Peu importe, poursuivez, je vous suis quoiqu’il arrive. - Bien, j’en étais où ? - Vous vous apprêtiez à décrire la face cachée de la lune. - Ah oui, pardon, je sui

Ego et Deus.

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  Quand on a un ego surdimensionné, on parade comme un paon. Le ridicule vous pend au nez, mais ce n’est que partie remise. Tous ces misérables apprendront, encore quelques efforts, quelques fiches ou croche-pieds. Déjà tout le monde vous déteste, le but est presque atteint. Quelques récalcitrants vous barrent le chemin, mais ils ne sont pas soldats d’élite. Que tout le monde se taise, car je vais parler ! Avec le temps va, tout le monde s’en va. Il monopolise la soirée et gâche l’ambiance. Ben quoi, où sont les rires gras, les chansons paillardes, les filles et le bon vin ? Il a une drôle de tête celui-là, qu’est-ce que c’est qu’celui-là ? On voit que vous n’avez pas bien lu Flaubert ! Ou Stendhââââl. Bon Frédo, tu sors la guitare, c’est pas un enterrement Nom de Dieu ! Vive la mariée ! Permettez-moi de faire un discours. Désolé mon gars, Frédo, tu mets la sono fissa !

Servez-moi une planète propre.

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  - Je cherche une planète propre - Ben alors mon gars, bon courage ! - C’est ennuyeux, personne n’a pu me renseigner depuis des décennies. - Le « planète trottoir » c’est bien, mais vous devriez vous adresser au siège. - Et il est où ? - Ça c’est secret défense, faut dire qu’ils ont de bonnes raisons pour se cacher. - Bon, vous avez bien un chef sur votre planète ? - Ça des chefs il y en aura toujours, cette planète ne fait pas exception. - Alors veuillez me conduire à lui. - Oh la la ! Vous devez être bien jeune. - Deux siècles et demi. - C’est bien ce que je pensais, je n’ai pas les tentacules assez longues pour vous aider. - Vous avez bien des supérieurs ? - Qui n’en a pas ? - J’ai l’impression que dans quelques siècles encore, j’en serai au même point. - Rien ne vient à point pour qui ne fait qu’attendre. - Vous me proposez quoi dans ce cas ? - Et bien mon vieux, permettez-moi de vous dire que ce n’est pas mon problème. - OK, y a-t’il quelque relais ou écurie pour mon vaisseau ? -

Les temps qui courent.

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  « Par les temps qui courent », drôle d’expression, enfin moi je ne les ai jamais vu courir.  Peut-être qu’ils courent trop vite et que je ne les ai pas vus passer. D’ailleurs si les temps sont pressés, c’est leur affaire, moi je me hâte lentement, comme on dit pour rigoler, « il est urgent d’attendre », j’aime bien celle-là aussi. Et tout ce qui court me paraît suspect, un peu comme « l’effet roquet », un petit morceau d’anthologie des débats d’élections, qui ne mord pas aboie ! Les plus oisifs, ou, disons les choses, minables et inutiles, s’inventent des agendas de ministre, pressent le pas, où qu’ils aillent, pour atterrir dans le bistrot du coin. Ils racontent des bobards à leurs semblables qui font semblant d’y croire. Enfin, ça fait passer le temps. On voit les mêmes, version djeunes qui font pétarader leurs 2 roues trafiqués qu’ils ont dû chiper à la casse. Sans parler de la musique à fond des caisses pourries, comme la musique d’ailleurs, un peu comme les tournées pour annonce

Mais que fait l'Etat?

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  Par delà les banquises qui fondent, les rivières ou les fleuves qui ne sont plus que terrains vagues de cailloux ou de poissons crevés, et toutes sortes de saletés que chacun devine. Par delà les terres grasses qui ne sont plus qu’un souvenir, des troupeaux de toutes les espèces qu’il faut bien nourrir dans les boxes à toutes les saisons. Les averses de grêle, balles de ping-pong, de tennis, boules de pétanque, les avis divergent d’une chaîne à l’autre. Quel scandale, on ne peut plus laver sa voiture, remplir sa piscine ou arroser les tomates, mais que fait l’État ? Les coulées de boue s’en donnent à cœur joie dans les pays pauvres, enfin, pardon, en « voie de développement », depuis le temps il faut bien dire qu’il y a prescription, des « pays de merde », pour citer un illustre Président de la première puissance mondiale. Celui-là même qui n’entendait pas sacrifier la sacro-sainte économie sur l’autel d’une armée de petits cons avec leur coiffure en balais de chiottes. Sans parler d

Etat providence.

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  - Pas de tarif spécial, désolé ! - Enfin, j’ai deux enfants en bas âge. - Et alors ? N’attendez pas de l’état tout et n’importe quoi. - Et sans natalité vous comptez faire comment ? - J’admets qu’il y a du vrai dans ce que vous dites, mais je dois en référer à mes supérieurs. - Eh bien référez ! - Oui, Madame, pourriez-vous patienter, je reviens à l’instant. - Chef, on a un problème. - Tiens donc, j’attends le jour où vous m’annoncerez une bonne nouvelle ! - Chef, sauf votre respect … - OK, n’allez pas plus loin, et soyez bref. - Cette dame, dans mon bureau, a deux enfants en bas âge. - Eh bien, que pouvons-nous y faire ? Lui avez-vous dit qu’elle est hors la loi ? - Bien entendu, mais ses arguments m’ont, comment dire, troublé. - Souhaitez-vous quelque mutation ou retraite anticipée ? Et encore, je pourrais vous promettre pire, mais je vous apprécie cependant. Avez-vous d’autres questions ou griefs ? - Non point Chef, mes respects ! - Madame, votre cas n’entre pas, comment dire, dan

Je suis un dieu.

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  Je suis un dieu. Dit comme ça je tends la perche, je connais par cœur hélas. Mais je dois m’en persuader et ne pas attendre bêtement que quelqu’un me le dise. Je suis un dieu honni, humilié, brisé sans doute, mais un dieu quand même. Je n’ai aucun pouvoir en ce bas monde, ou cet outre-monde qui existe peut-être, à ce jour personne n’a pu le prouver, ou n’a pu en revenir. Je ne peux pas voler, et pourtant je peux me téléporter à des milliers de kilomètres dans des lieux exotiques que j’ai eu la chance de voir. Pas de taxe carbone, ni d’attente interminable dans des aéroports aux allures de galerie marchande dont on ne peut sortir. Sans parler du calvaire pour les fumeurs comme moi. Je façonne autrui à ma façon, remarquez la faute de style, enfin bref, ça ne marche jamais ! Peu importe à vrai dire, et qu’ai-je à faire d’autrui ? On nous a créé avec cette petite coquille ridicule, plus ou moins lourde, plus ou moins solide. Être un dieu c’est accepter ce que l’on est pas. Si j’écoute de

Confettis 3.

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  Le regard des autres peut vous défigurer. Contrairement au Covid, avec la bêtise l’immunité collective est assurée. - Mais qui sont ces manants ? - Votre peuple jeune Roi. - Ben ça commence fort ! Ils empestent les bougres, on dirait des pourceaux. Ma Reine, montons au balcon, et vous, faites-venir mon parfumeur ! Forêt de mensonge, où la moindre racine joue à vous faire tomber. Le vent siffle entre les feuilles et susurre ses promesses empoisonnées. - Le paradis, c’est par où ? - Connais pas, désolé, je ne suis pas du coin. - Vous auriez pas un ou deux euros. - Ben heureusement que je les ai, je ne suis pas un pouilleux ou traîne misère. Une autre question ? - Non Monsieur, bien le bonjour. Sur la planète des cons, c’est l’anarchie totale. Nul ne peut se prévaloir d’être le meilleur. - Alors Dieu Tout Puissant, vous avez bien réfléchi ? - Osez-vous en douter ? - Non point, la décision vous appartient évidemment. - Mais ? - Eh bien ce dénommé Poutine pourrait fort bien être foudroyé.

Arrêtez le moteur!

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  - Bien mon gaillard ! - Votre quoi ? - Inutile de me snober, vous ne feriez qu’aggraver votre cas. - Mon cas ? - Veuillez éteindre le moteur, papiers du véhicule et vos mains sur le volant. - Et comment je fais pour sortir mes papiers ? - Vous pratiquez l’insolence, n’allez pas vous plaindre ensuite. - Je ne pratique rien du tout, je me confonds en excuses, mais comment sortir le portefeuille avec les deux mains sur le volant. - Bon, je vous l’accorde, ça passe pour cette fois. - Merci Monsieur l’Agent, et bonne journée à vous. - Vous faites semblant de ne pas comprendre, mais, croyez-moi, j’ai du métier. - Je n’en doute pas. - Donc je vous autorise à libérer une main pour me présenter vos papiers. Attention, je vous ai à l’œil ! - Oui M’sieur. - Alors carte grise, assurance, permis de conduire, bilan du contrôle technique, pièce d’identité … - Ben dites donc. - Ça veut dire quoi ça ? - Rien M’sieur l’Agent, vous faites guichet unique, on n’arrête pas le progrès dans l’administration

Pécheurs.

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  Pardonnez aux pécheurs, car qui ne l’est pas ? Au temps des moissons, foin des sarcasmes ! La balance toujours penche du même côté. Le bon grain est bien seul dans le tamis. La faute à qui ? Les Saints ne sont pas légion. Et, de nos jours, qui donc a encore envie de se sacrifier ? Quelques profits en ce bas monde valent bien toutes les promesses. Et qui a vu un ange ? La Vierge paraît-il. Il faut bien l’admettre, on ne fait pas le poids. La probabilité de voir l’annonciation de quelque huissier l’emporte. Gabriel et sa clique doivent œuvrer sur d’autres planètes. On ne peut pas leur en vouloir, accepter qu’une cause soit perdue est sagesse. Le Messie fait la sieste depuis des millénaires. Peut-on lui en vouloir ? Nous sommes bien pareils, il faudrait vraiment un truc énorme pour nous faire quitter la couette. Nous avons cassé tous les jouets, tristes Noëls ! Le retour sur investissement est un désastre. Peut-on leur en vouloir de faire des affaires ailleurs ? Satan, ou quelque soit s

Drague à deux balles.

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  - Vous êtes seule ? - Ben, vous voyez quelqu’un d’autre à part nous deux ? - Non, c’était une blague, mais je suppose que c’est parce que je suis blonde. - Je ne vous suis pas. - Encore heureux ! - Enfin je voulais dire … - Décidément, c’est une manie chez vous. - Me voilà mal parti. - Oui, mais vous êtes toujours là. - Vous avez le sens de la répartie. - Enfin un compliment, vous vous en sortez mieux. - Je …, enfin oui, si vous l’dites. - Bon, on va pas rester là pour l’éternité, vous me payez un verre ? - C’est à dire que je suis un peu  à sec. - Raison de plus pour vous désaltérer. - Non, je voulais dire … - Vous êtes incorrigible ! Allez ce verre je vous le paie. Vous pourrez me raconter vos misères. - Et c’est quoi vot’petit nom ? - Mon nom est grand, je descends d’une lignée illustre. - Je m’en doutais un peu, d’où mon trouble et mes maladresses. - Bien, valet, on va le boire ce verre ? - Je ne suis pas habillé pour la chose. - La chose viendra peut-être plus tard, si vous ne m

Le temps est une arnaque.

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  L’avenir n’appartient à personne, qu’on se lève tôt ou pas.  Le présent est un marécage, ce qu’on dit ou fait, et tout ce que l’on a omis, ce qui n’a pas été contrôlé, par négligence, paresse ou un subconscient qui déborde, tout peut avoir des conséquences. Bien malin celui qui prétend le contraire. Le passé reste ce que l’on en fait, remède ou cauchemar. Là on pourrait dire qu’il est possible d’avoir la main, encore faut-il avoir ce don du bonheur. On regrette sa jeunesse, car l’insouciance naît de la bienveillance, de l’attention, de l’amour aussi qui vous entourent. Le temps appartient peut-être plus à qui sait se battre. Les enfants martyrs ont cet avantage d’être mieux préparés, pour ceux qui s’en sortent évidemment. Moutons frileux et pacifiques dans un monde fait pour les soldats. S’indigner c’est bêler un peu. Les loups sont peu nombreux mais savent y faire. On rame plus ou moins efficacement dans les rapides qui nous entraînent, certains êtres d’exception parviennent à se hi

Le Paradis, c'est encore loin?

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  - Et le paradis, c’est encore loin ? - Et qui le demande ? - Quelqu’un qui n’a point trop péché. - Point trop c’est déjà trop. - Si les pauvres âmes comme moi n’y ont pas droit, il ne doit pas y avoir beaucoup de monde là-haut. - Je ne tiens pas les registres, mais je sais que beaucoup passent par la case « Purgatoire », une deuxième chance si vous voulez. - Et c’est long ? - Ça dépend des cas, entre un siècle et des millénaires, parfois, par lassitude des équipes et manque de volonté manifeste du sujet, le sujet peut-être tranché beaucoup plus vite. - Oh là là, et que fait-on en attendant. - On attend justement. - Vous semblez être bien informé en la matière, pourriez-vous me donner quelques conseils ? - Corruption de personnel divin, si vous commencez ainsi vous ne risquez pas d’attendre bien longtemps. - On peut se renseigner quand même. - Bien, allez vous garer quelque part, n’importe où, c’est pas la place qui manque. Je vous conseille d’affûter vos arguments et de suivre la voi

(V)ignoble.

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  Pour flatter vos papilles, voici un gouleyant, une pure merveille, un quart de chaume grand cru qui n’aurait pas déplu à Rabelais. Non Monsieur, « quart » est une appellation, qui date du Moyen Âge, oui Monsieur, je vous servirai un verre entier. Goûtez-moi cette perle, changement de décor, un Bourgueil, on reste peu ou prou dans la même région, mais je vous promets d’autres découvertes, si vous tenez la route. Oui Monsieur je connais le Saumur - Champigny et le Chinon, tous des vins de Loire, non Monsieur, un seul verre, même si vous êtes venu en car. Celui-ci a du caractère, non Monsieur, pas cabernet mais tannat ... non plus, à moins de déplacer la Loire dans le sud ouest. Bien Messieurs-Dames, reprenons notre petit voyage, qui ne sera, on s’en doute, qu’un mince échantillon. Dans l’espoir de vous faire aimer nos produits du terroir. Non Monsieur, je ne fais pas dans le fromage, même si je reconnais que cet univers me plaît aussi. Non Monsieur, il n’y a pas de cacahuètes non plus,

Calanques.

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  - Pardonnez Monseigneur, vous m’ôtez le soleil ! - Vous vous prenez pour Diogène ? - Et vous pour Alexandre ? Et ce chien de l’enfer que vous promenez sur la plage, est-ce bien autorisé ? - Ce n’est qu’une crique non surveillée. Pas grand monde alentour, convenez-en. - Il n’empêche que votre chien pollue. - Une goutte d’eau dans ce désert de guano, et ce n’est que la surface de l’iceberg, vous me comprenez n’est-ce pas ? - Je déteste cette phrase, vous vous prenez pour Socrate à votre tour, convaincre l’interlocuteur qu’il n’est qu’un abruti. - Eh bien j’ose vous dire que vous m’êtes sympathique. - Allons bon, et en quoi je vous prie ? - Je ne sais pas, c’est comme ça c’est tout. - Et votre cabot ne pourrait s’ébrouer ailleurs ? - Le courant est passé pour lui aussi semble-t’il. - Quel honneur ! - Permettez que j’étende ma serviette ? - Allez-y et le plus loin possible, c’est pas la place qui manque. - Vous ne m’aidez pas beaucoup. - Et pourquoi le ferais-je ? - Votre âme est en désh

Tarot.

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  Le sort de chacun est écrit dit-on, certains s’en effraient, d’autres le contestent avec véhémence. Et le libre arbitre, et la volonté, et l’esprit de révolte ? L’affaire n’est toujours pas résolue à ce jour. Pourquoi tel ou tel échoue face à son égal en tout point qui atteint des sommets. Quelque gueux pourrait voir son destin basculer sur une simple idée, être hissé au sommet sans trop comprendre ce qu’il lui arrive. La chance, le hasard dit-on, alors pourquoi courir après son destin ? On s’échine, et parfois on accepte l’humiliation, pour ressembler à ceux que l’on prend pour des Dieux. La vie n’est ni ascendante ni exponentielle. On nous promet des routes lisses et balisées. Travaille et tout ira bien. Les statistiques omettent tout accident de parcours, exceptions qui ne sauraient ternir la règle. Il faut s’en tenir au peu de certitude pour pouvoir avancer. Vous à droite, vous à gauche. Quelques odeurs d’égout qui ne sont pas d’un passé si lointain. Ce que l’on appelle la majori

Le Tout n'est rien.

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  - Le tout ne vaut pas la moitié, vous en conviendrez ! - Jusqu’ici je vous suis aisément. - Eh bien admettons que vous ayez tort. - J’admets volontiers car je vous connais trop bien. - Si le tout ne vaut rien, dans tous les sens du terme, valeur marchande ou affective, bienfait pour la communauté ou quelque esthétique qui pourrait émouvoir, ou que sais-je encore. - Bon tout cela n’est pas nouveau, comme 3 tonnes d’acier contre un lingot d’or. - Tout est lié au contexte, et aux goûts des époques, il fut un temps ou l’aluminium était plus précieux que l’or. - Permettez-moi de vous demander où nous mène ces propos. - Voilà bien la question, des propos inutiles et sans valeur marchande. - Resservez-moi donc de ce précieux nectar, j’écouterai avec plaisir vos propos confus. - Ils ne sont confus qu’en apparence, choisir entre le court terme et l’éternité. - L’éternité n’est pas exempt de remise en question, et le court terme est notre lot hélas. - Bien, vous êtes coriace. - Je suis lucide

Un ange passe.

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  Un ange passe comme une comète, Cela ne nous avance en rien. Les pieds rivés au sol, on ne peut qu’éternuer, Ou geindre, ou s’extasier pour une poignée de secondes. L’éternité se fout bien des lois de la gravité. On reste planté sur la terre, En attendant de passer au dessous. Que d’anges promis pour une pauvre récolte. Il faut quand même raconter les mêmes histoires, Aux petits naissant ou en devenir. L’ogre, le loup, la sorcière, Contre la fée, les anges ou les preux chevaliers. Pour nos petits, dessinons des victoires. Le soleil peut aussi brûler les jeunes pousses. Que faire ? Que faisons-nous ici ? On attend un voyage comme l’Épiphanie, Mettre de côté longtemps pour un paradis sommaire. De retour à l’enfer, qui, certes, ne nous brûle qu’à petit feu, On patiente jusqu’à la prochaine cagnotte, Qui, hélas, ne tombera pas du ciel. Si on pouvait cueillir le bonheur dans les champs , Il n’y aurait plus personne en ville. Projetons ces étoiles au plafond des chambres de nos enfants. Pe

Le graal.

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  Il faut chercher, et chercher sans relâche. Même si personne, à ce jour, n’a trouvé la solution. Comme les gardiens du Graal, qui n’ont jamais bu l’élixir de jouvence, ne se sentant pas dignes. Ils ont passé le relais pendant des siècles, la connaissance à portée de main. Le sens du devoir l’a emporté sur les désirs, que ceux-là jouissent de l’immortalité. Les plus grands ont succombé à la concupiscence. Seules les âmes pures, d’après le mythe, pourront apercevoir ce que nul ne peut voir. Mais cela n’ira pas plus loin, seulement éclairer le chemin des âmes éclairées qui cherchent à faire le bien. Face aux armées de l’ombre, aux chiens galeux et aux démons qui grouillent, face aux visages fermés, ridés par la haine, la convoitise et la frustration. Ce ne sont que pauvres gens que la vie n’a pas épargnés. La haine se partage, l’amour est exclusif. Le fou peut bien continuer ces facéties, c’est son métier après tout. Les gens biens se carapatent à la moindre étincelle. Quand le bourreau

Twelfth Night.

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  Or, encens et myrrhe, Parfums et richesse, Douze coups de minuit Multipliés par douze. Les mythes sont capricieux, L’étoile s’est arrêtée Quelque part en Provence. Petits santons de notre enfance. La crèche et ses rochers en trompe-l’œil, Des petits anges d’or et d’argent, De la paille et des étoiles. Des villageois utiles, Chacun à sa place. Le berger, le meunier, la fermière et ses œufs, Les trois Rois exotiques, Les petites maisons. Au pied du sapin qui brille, Une forêt de guirlandes, Des étoiles partout, L’âne et le bœuf qui se prosternent, Et le petit bébé que l’on cache, Jusqu’à l’heure dite. Je veux ici rendre grâce à mes parents, Moi qui ne crois plus en rien. Quand le désespoir est trop grand, Je revois toutes ces crèches de mon enfance.

Marins.

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  - Les vents sont contraires, les récifs nous attendent, et qu’attendez-vous donc mon Capitaine ? - Allez-vous donc m’apprendre mon métier ? - Capitaine, voyez vos hommes sur le pont, ils vous admirent certes, mais pensent à leurs familles. - Eh bien c’est heureux, que le Bon Dieu les bénisse ! - Sans vouloir blasphémer, le Bon Dieu ne peut rien si vous persistez. - Auriez-vous quelque grief, vous sentez-vous mon égal ? - Je n’ai aucune prétention, sinon de vous avertir que votre témérité serait louable si elle n’engageait que vous. - Et que dois-je en penser ? - Peu m’importe à vrai dire, vous avez saisi, je crois, le message. - Bien moussaillon … - Je suis Officier Monsieur. - Que me conseillez-vous donc ? - De renoncer à cette folie et d’attendre que les vents se couchent. - Et moi de même, n’est-ce pas ? - Monsieur, les plus grands savent s’incliner quand la sagesse l’impose, et cela vaut toutes les victoires. - Mon ami, vous avez sans doute raison, et je dois reconnaître que, mal