Dis-moi qui tu tortures (je te dirai qui tu es).

 Pour torturer l’autre, nul besoin de formation. C’est un don. Il suffit d’apparaître et d’afficher sa différence. 

Celui qui vous comprend, ou vous tolère tout au plus, à défaut de vous admirer, restera insensible.

Celui qui ne vous comprendra jamais et s’en fout bien ne sentira rien.

Celui qui ne doute pas de vous connaître par cœur et ne ressent que du mépris, pas trop longtemps car son temps est précieux, celui-là vous mettra au bain Marie avec tous les autres. Inutile de préciser que celui-là est seul dans sa cuisine et que c’est le monde entier qui mijote à petit feu.

Je te torture, tu me tortures.

On arrive à trouver la victime idéale. Pas besoin de se pousser, y en a assez pour tout le monde. Il suffit de se baisser.

Si l’affaire se complique, c’est encore plus plaisant. On tourne autour, on minaude et au moment propice on donne le coup de grâce. Pas trop vite non plus, sinon quel intérêt ?

Le spectacle doit durer longtemps, et on ne compte plus les rappels.

Tout ceci est à peine caricaturé.

Certains ne peuvent concevoir la plénitude sans supplicier son prochain, et le prochain du prochain.

Dis-moi qui tu tortures, je te dirai qui tu es.

Torturer ou être torturé, un peu comme à la guerre, voilà la question et ça fait très mal.

On a tous un avis sur l’existence, autant juger celle des autres, c’est moins douloureux.

Avouez donc, vous éviterez ainsi la question et le bûcher.

Je ne pense pas donc je fuis. Autant hurler avec les loups.

La chose la mieux partagée n’est-elle pas le spectacle du condamné qui agonise ?

Certes, il n’y a plus de roue ou de chevaux de trait. 

On continue cependant à jeter les plus faibles dans l’arène. Il faut bien nourrir les lions et rassasier le peuple.

Dans nos sociétés policées, les jeux du cirque ne sont plus que virtuels.

Mais la souffrance est bien réelle.

Peu importe les instruments qu’on utilise.

Comment va-t’il, souffre-t’il suffisamment ?

Rassurez-vous, c’est le cas.

Que celui qui n’a jamais fait souffrir me jette la pierre.

Dites-moi mon bon, avez-vous seulement vécu ?

Ton père est flic, tu vas en baver.

T’es bizarre toi. Eh les mecs, v’nez voir !

On a beau se blinder et se dire que la vie c’est autre chose, on vous traîne parfois sur les gradins pour assister au massacre. C’est ça ou être en bas.

Dieu merci, on s’étripe moins qu’autrefois.

Le « quand on a que l’amour » de Brel fait un peu tache.

Si on enlève un instant les œillères pour regarder les champs alentour, c’est un peu comme le Styx. Une armée d’agonisants ou, pourquoi pas , de zombies.

La vie comme un film de série B. Tout le monde ne peut pas s’appeler Montaigne.

Le dalaï-lama c’est un peu comme Arlette, on l’écoute et c’est tout.

Te voilà né mon fils, tu vas en baver.


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