Le sommeil et l'attente.
Le sommeil et ses mille petites meurtrissures occidentales
De nos corps tronqués, truqués
Un trou béant dans l’ennui avec une grosse cuillère de bois
En forme de coupole renversée
En forme de dent creuse douloureuse
Qui nous écrase, qui nous plaque au lit.
L’attente, les joues se creusent à force d’ennui,
Le désespoir emplit l’espace et grossit.
S’arc-bouter sur des piliers qui s’effritent
Pierre après pierre, vaille que vaille,
Attaquées de toute part, burinées, amoindries,
Et ces flèches inachevées, presque obliques,
Qui menacent de s’effondrer.
Les démolisseurs, au rictus effroyable,
Ressemblent à s’y méprendre aux anges.
La Pitié les regarde et pleure à chaudes larmes.
Les cris étouffés seront coulés dans le béton.
Le couvre-feu s’étend à tous les terrains vagues.
Des tubes, des grilles, des parpaings,
Tout sera recouvert.
Le vieil arbre ne peut plus voir
Les jeunes pousses en bas.
Et dans le ciel, même s ‘il veut y croire,
Il ne voit rien.
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