Comment, cher ami, vous ne l’avez pas lu ?

 


Les bienfaits de la lecture ne sont pas ceux qu’on veut nous imposer : l’art d’épater la galerie à coups de citations intelligentes. Qui n’a pas déploré d’avoir oublié jusqu’au titre du livre ? S’il faut mettre des fiches dans toutes se poches, autant se condamner à passer des concours toute sa vie.


Tout est faux, qu’on se rassure. La lecture (surtout intensive) n’est pas le fait d’un sot qui voudrait combler ses lacunes (c’est également ce qu’on vous dira).La lecture, c’est un besoin de première nécessité. 


A petits pas et en coulisses, l’esprit se forge à la complexité, se méfie des préjugés, de la meute qui hurle, de la grande messe du 20 heures. Ne pas laisser les autres vous dire ce qu’il est bon de penser.


La forme compte autant que le fond. On devient inexorablement sensible à tout ce qui est beau, grand, tragique, et j’en passe. Car la qualité première de l’écrivain est de bien écrire. Des phrases courtes, percutantes, qui résument tout ce que vous ne saviez pas dire. On apprend à en faire. Ou de longs paragraphes encombrés (en apparence) de virgules, de tirets, de parenthèses, de petits détails. En fait, on se laisse emporter par ce fleuve. Tout ce tumulte charrié fera des sédiments, une palette toute neuve pour enrichir le tableau que l’on va créer soi-même, tôt ou tard.


C’est exactement comme aller au Musée pour dire : « Comment ? Vous n’avez pas vu la dernière expo du grand Maître Machin-Truc, formes noires sur fonds noirs ? » .


L’art, c’est un état d’esprit. L’art permet d’avancer (de ne plus se sentir bien dans le local poubelles). Un ravalement total du réel, le sublimer en fait.


On peut rester chez soi et s’émerveiller de tout, la culture, c’est la téléportation des films de science fiction. A quoi bon les voyages réels si c’est juste pour dire « j’y étais » à une audience qui regarde sa montre. Beaucoup, là encore, se désolent d’avoir oublié tous les détails qu’il convient de restituer à la perfection.


En fait, les émotions, le ravissement, les rencontres, tout reste gravé à jamais.On peut numériser et soigner ses dossiers, mais c’est pour tuer le temps.


Créer son propre univers, sublimer sa vie, l’aimer et aimer ce que l’on en fait.


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