Les gens heureux.


 

Parfois, euh souvent, bon tout l’temps à vrai dire, je ne comprends pas cet animal étranger qu’on appelle autrui.

Il semble se confier un moment pour mieux se rétracter ensuite, au mieux d’un air revêche.

« Aime ton prochain » ou « Oeil pour oeil », faudrait savoir.

Quand on aime à rappeler ce qui ne va pas dans le monde, on vous reproche de ne pas entonner le chant de la nature, vous savez, les p’tits Zoziaux, les fleurettes, et toutes ces beautés pour ravis de naissance.

On va même vous demander d’être stoïque, de prendre du recul, et bla bla bla.

Moi je suis d’un naturel gai, mais ce que je suis n’est pas forcément ce qu’il me plaît d’écrire.

C’est pour exorciser toutes les saloperies de ce monde que je trempe ma plume.

« Un certain Clément Jean Baptiste ... » (superbe chanson).

Il ne faut pas s’arrêter à la surface des choses, même les nazis, de faits ou d’esprit, aiment cultiver leur jardin.

Vous connaissez l’expression « les gens heureux n’ont pas d’histoire », comme chante Sheller : « Ben y a rien à dire, y a rien à faire pour eux ».

Beaucoup ont peur de passer pour des ratés s’ils dénoncent quelque injustice.

A confondre bonheur et signe extérieur de réussite.

Avec ces injonctions, qui ont presque force de loi, aurait-on eu des Gandhi, Luther King, Schindler, et j’ai honte de ne donner que ces trois exemples.

D’autant plus que la grande majorité des Justes n’ont pas eu de postérité.

Préférer d’Ormesson à Zola, je ne parle ici que des thèmes, « Les malheurs de Sophie » ou « Le choix de Sophie ».

Bon, je ne vais pas trop insister, que ceux que les écrits trop pessimistes dérangent aillent « cueillir des pâquerettes » (Yves Simon). 

Je précise ici que le slogan « indignez-vous » est un slogan de merde, et je ne suis certainement pas à l’origine de cette idée !

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