Respect.


 

Pour mémoire,Chateaubriand n’est pas mort à Sainte Hélène jeune  homme.

Ah bon, c’est votre père qui vous l’a dit, alors je respecte sa parole , même s’il a un peu confondu.

Non, je n’ai rien dit de mal sur votre père, j’ai dit qu’il a dû confondre.

Oui, j’accepterai volontiers de le rencontrer.

Il est costaud ? Grand bien lui fasse, mas je ne vois pas le rapport.


- Vous avez, semble-t’il, tenu des propos humiliants sur un responsable légal devant une de vos classes.

- Pas du tout Monsieur le Principal.

- Inutile de nier, il y a autant de témoins que d’élèves dans la classe en question. J’ai demandé à votre Inspecteur de venir vous inspecter.

- Mais j’ai déjà été inspecté l’an dernier.

- Et alors ? Certaines circonstances imposent des garde-fous, vous appartenez à la grande famille de l’Éducation Nationale, à ce titre, vous devez être exemplaire. Service public, service public !

- Je vais me plaindre auprès de mon syndicat.

- J’étais prêt à vous couvrir et à vous épauler, mais là vous ne me laissez pas le choix.

- Alors je demande un droit de retrait !

- Et pour quel motif je vous prie ?

- Pour danger imminent et tentative de révisionnisme culturel.

- Je ne comprends rien à votre charabia.

- Dites-moi Monsieur le Principal, Chateaubriand est-il mort à Sainte Hélène ?

- Vous me prenez pour un imbécile, vous aggravez votre cas.

- Et bien c’est ce que soutient cet élève, conforté par les dires de son père.

- Oui, évidemment, j’appelle l’Inspecteur pour décommander, si j’ose dire.

- Merci Monsieur le Principal !


- Je veux voir le Principal !

- Vous avez rendez-vous ?

- Il n’est pas Ministre, il bosse aux frais du contribuable, au service des usagers.

- Monsieur, ce n’est pas le MacDo ici, pour rencontrer un membre de la Direction il convient de prendre rendez-vous.

- Toi le petit secrétaire, je te conseille de rester à ta place !

- C‘est ce que je fais Monsieur, j’applique les consignes et c’est tout.

- Bon, j’ai pris une demi-journée pour régler cette affaire, alors tu lèves ton cul et tu vas voir ton Chef.


- Désolé Monsieur le Principal, un olibrius souhaite vous rencontrer dare-dare, pour en découdre apparemment. J’ai tout fait comme il faut, mais allez raisonner un bœuf.

- Quel bordel, faites-le patienter.

- Sauf votre respect, pas sûr que ce soit une bonne idée.

- Bon, dans 10 minutes vous m’appelez au téléphone …

- Compris !


- Monsieur ?

- Alors c’est vous le Principal ?

- Oui.

- Vous ne semblez pas tenir la barre et contrôler vos Professeurs.

- C’est un peu plus compliqué.

- Je suis Chef de chantier, et, croyez-moi, j’ai de l’expérience en ce domaine.

- Ah, euh, c’est un beau métier.

- Pas la peine de tourner autour du pot, mon fils est maltraité dans cet établissement.

- Et en quoi l’est-il, je vous prie ?

- Ne prenez pas ces grands airs avec moi, je connais vos combines.

- Mais je ne prends rien du tout, je suis là pour entendre vos griefs.

- « Griefs », putain !

- Restez poli !

- Et pourquoi le devrais-je ?

- Bon, vous avez raison sans doute, allons droit au but, quel est le problème ?

- Un de vos soi-disant Professeurs a osé remettre en cause devant la classe entière de mon fils et ma parole et mon honneur.

- Je connais les détails de l’incident, que vous prenez trop à cœur, vous auriez affirmé que Chateaubriand est mort à Sainte Hélène.

- Évidemment, tout le monde sait cela !

- Allô, OK merci, salle 320 ? Appelez les pompiers et la police, je me rends sur les lieux.

- Désolé Monsieur, une urgence, je vous conseille d’appeler le Rectorat qui réglera votre problème de façon radicale.


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