Le garçon de café philosophe.

 


- Un p’tit croissant Monsieur ?

- Si vous y tenez.

- Je ne fais que vous proposer, mon seul bénéfice est de vous plaire.

- Vous êtes bien aimable et prenez à cœur votre métier. Je m’excuse de paraître un peu désabusé, mais la vie n’est faite que de choix. Un croissant ou pas ? Et c’est pareil dans tous les domaines.

- Vous êtes bien taciturne, ça ne tourne pas rond ? Enfin c’est ça ou laisser les autres choisir pour vous.

- On continue à croire au mouvement perpétuel.

- On a progressé dans ce domaine vous savez.

- L’énergie contre la force d’inertie. A force de s’épuiser en vain à faire bouger les choses, on finit par passer à l’ennemi.

- On ne peux pas dire que vous soyez serein. Tiens, le croissant je vous l’offre. Vous aurez le choix de le manger ou pas.

- Vous êtes extraordinaire!

-N’exagérons rien. Disons que j’évite de ruminer, c’est pas bon pour la santé et ça ne sert à rien.

- Je suis né ainsi, il y a  les ravis, les pessimistes et les pragmatiques.

- A mon avis, on est tous un peu des 3, tout dépend des circonstances.

- Vous, vous êtes philosophe.

- C’est bien la première fois qu’on me dit une chose pareille, vous devriez en toucher un mot à ma femme.

- Vous avez le droit de vous asseoir ?

- Ma foi mon patron est un patron, au mieux il arrivera à 10h.

- Vous avez toujours fait ce métier.

- Eh oui, j’ai pas trouvé mieux. J’ai pas cherché beaucoup non plus. A part les contraintes horaires et les périodes de pointe, je n’ai pas trop à me plaindre.

- (autre client) Eh garçon, je suis transparent ou quoi, un expresso bien tassé et rapidement.

- Eh oui, ce sont les joies du métier. Je reviens avant que le barbare ne saccage la terrasse.

- Voilà votre expresso Monseigneur.

- (autre client) C’est quoi ces familiarités, allez donc voir là-bas si j’y suis.


- Vous voyez cet olibrius me fait penser qu’on a oublié une 4ème catégorie, c’est d’autant plus idiot qu’ils sont majoritaires.

- Les colériques ?

- Non, les emmerdeurs !

- Alors remettez-moi un expresso garçon, et vite, mon temps est précieux.

- Vous m’êtes sympathique.

- J’en pense autant de vous.


- (autre client) Eh garçon je vous paie.

- C’est gratuit pour vous, en échange vous êtes prié de ne plus revenir.


- Paf dans les dents, il l’a pas volé.Il faut que j’y aille, moi j’ai le droit de revenir.

- Et comment, c’est quand vous voulez, grâce à vous ma journée commence bien.

- A demain alors, à la même heure.

- Marché conclu, je vous souhaite une bonne journée.


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