Eldorado.
Quelle heure est-il ?
Qu’est-ce que ça peut vous faire ?
C’est vrai, c’est une question idiote.
Faute avouée …
C’est encore loin la mer ?
Vous êtes bavard bon sang ! Avez-vous vu des mouettes ?
Non.
Alors on y est pas encore.
Vous avez vu ces nuages, ils ont le ventre plein, on va y avoir droit.
Fin météorologue à ce que je vois. Et votre observation a tout du scientifique.
En gros, je ferais mieux de me taire ?
Enfin raisonnable ! C’est un progrès, mais je doute que vous en soyez capable.
Votre compagnie m’enchante.
Je vous renvoie le compliment.
Enfin tout ce sable, c’est un calvaire.
C’est un peu le principe dans le désert.
Vous êtes horripilant.
J’aime autant ne pas dire ce que je pense de vous.
Il paraît que la nuit on gèle.
Alors profitez bien du soleil avant qu’elle tombe.
Allez-vous enfin vous montrer un peu … je ne sais pas, aimable peut-être ?
Et pourquoi le devrais-je, donnez moi ne serait-ce qu’une raison.
Vous y croyez vous à cet Eldorado ?
Et en quoi cela vous regarde-t’il ?
Bon, autant parler tout seul !
Vous pouvez le faire en silence, cela s’appelle « penser » . Je peux vous initier aux bases.
Quel mépris ! Je gage qu’aucun compagnon de route n’aurait trouvé grâce à vos yeux.
Gagez si vous voulez.
Je ne sais pas ce qu’il y a de plus insupportable, la chaleur ou votre présence.
Eh bien prenez vos distances, c’est pas la place qui manque. On trace deux lignes parallèles, éloignées l’une de l’autre, et on progresse ainsi.
Charmant !
Vous pensez qu’il y a de l’espoir ?
Je vous croyais parti, en résumé, j’ai usé ma salive pour rien.
Vous m’en voyez navré Monseigneur.
Ah, vous êtes capable d’ironie, enfin une bonne nouvelle.
Vous êtes un peu tordu.
Eh oui, je me méfie de ce qui est tout droit.
Avec tous ces détours, vous perdez votre temps.
Etes-vous Maître des horloges ? Sauriez-vous m’expliquer ce qu’est le temps perdu ?
Ce serait trop long.
C’est bien commode. Pour faire simple, par exemple, il est vrai qu’à cet instant on est bien occupé.
Dites-moi, pour faire simple, vous êtes né comme ça ou avez-vous travaillé dur pour devenir ainsi ?
Cette question m’amuse un peu, permettez-moi cependant de ne pas y répondre.
Votre froideur pourrait geler ce désert.
Monsieur est poète à ses heures.
Nous marchons ensemble depuis des jours. Pourtant, vous concernant, j’ai l’impression de ne pas avoir avancé d’un pouce.
Ce n’est pas mon problème.
Et n’éprouvez-vous pas, parfois, l’envie de vous confier ?
A qui, et à quel propos ? Vous délirez, quelle idée extravagante.
Vous devez sans doute venir d’une autre planète.
Pas de la vôtre en tous cas, là dessus je n’ai aucun doute.
Vivement que les mouettes arrivent pour mettre un peu d’ambiance. Moi, j’aspire à m’asseoir sur un banc, dans un grand jardin fleuri.
C’est le propre d’un jardin.
Vous m’énervez à la fin !
Ne vous échauffez pas, vous allez défaillir. Et ne comptez pas sur moi pour vous porter.
Bon coupez ! On reprend les dernières répliques.
On pourrait faire une pause.
Pas question, le temps est compté, on est un peu limite.
Moi je demande à revoir les clauses, on est pas des esclaves.
D’accord avec lui !
Bon les gars désolé, on vous a mal renseigné, c’était une audition
Au suivant, et pas de temps à perdre.
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