Squelettes marins.

 


Les épaves marines se dressent comme elles le peuvent. Les béquilles sont de vieilles poutres plantées à marée basse. La mer ne s‘aventure jamais jusque là, on doit aux morts le respect. Elles se dessèchent et perdent leurs écailles au fil des ans. Ce sont des fantômes, et des chaînes elles en ont. Pas de château hanté mais le grand large, hurlent-elles la nuit ? Leur coque se déchire un peu plus, bientôt elles ne seront plus que tas de bois.

La nuit c’est encore pire, la lune laisse voir leurs plaies ouvertes. Des marins ont chanté sur le pont, ils en ont bavé aussi. Peut-être que leurs esprits reviennent pour une pèche factice. Les marins ne sont plus.

Quelques badauds contemplent de la jetée ces squelettes oubliés. Un décor à la Disney pour les touristes. Et pourtant chacun sait qu’elles sont plus que ça. Les ombres sur le sable mouillé racontent des histoires.

Sur le front de mer, on les regarde distraitement, avant de se resservir aux tables des restaurants.

C’est une beauté tranquille mais un peu angoissante. On est en vacances.

Au petit matin, les joggers slaloment entre ces mastodontes troués, un peu comme des dinosaures, des baleines échouées, des pharaons de pacotille pour les marchands de souvenirs.

Les mouettes circulent dans ce chaos, que de niches et de recoins. On ne voit pas les petits crabes, pourtant ils sont bien là.

Ces épaves nous rappellent que tout est fragile, tout meurt.

On en a construit des bateaux depuis, toujours plus rapides, certains volent sans toucher l’eau.

On reviendra les voir, tant qu’elles seront là.

On a pris la photo avec les gosses devant. C’est malheureux à dire, mais d’ici peu tous auront disparus. Que sont quelques poignées de décennies ?

Elles seront toujours là, avec leurs béquilles, les trous encore plus béants.

Les épaves marines, comme d’autres, nous disent ...

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