Dictature de l'éphémère.

 


L’audimat ne vaut guère mieux qu’un ballon de baudruche. De toute

façon, les fourmis en bas ont déjà zappé.La dictature de l’éphémère

sévit depuis longtemps hélas. Même le « mémoriel » est passé au

micro-ondes des intérêts immédiats. On en profite pour mettre sous le

tapis ce qui fait polémique. Bon, mais ça c’est vieux comme le monde.

Les morts illustres ou les illustres inconnus qui ont quittés ce monde ne

sont pas sur Instagram, tik tok, et toute la clique, j’avoue que je n’y

connaît rien dans ce domaine.

L’illusion de l’instant et des facilités de diffusion en un clic fait de chacun

un être illustre.On compare le nombre d’amis, d’abonnés, de followers.

Certains n’hésitent pas à gonfler les chiffres en invitant n’importe qui.

Mes grands pères étaient plus illustres, à mes yeux, que tous les « Grands Hommes » .

D’ailleurs, les Grands Hommes étaient attachés à leur famille, leur clan, leur terroir.

Ceux qui négligent leurs aïeux, quel que soit le nombre d’« arrière » devant, si j’ose dire, ceux-là donc font une

connerie phénoménale.

S’il est faux de dire je « monte » à Paris, il est d’usage, et légitime, de dire que l’on descend de tel ou tel aïeul.

Même si cela va à l’encontre de l’idée de progrès On doit tout aux pionniers. Ce qui nous paraît évident aujourd’hui ne

l’était pas naguère. Des vaccins à l’eau courante. Du droit des travailleurs à la sécu.

Et toutes ces abolitions qui n’allaient pas de soi pendant des siècles, l’esclavage, la torture, la peine de mort, et

d’autres encore. Que l’on regarde ce qui se passe encore dans certains pays pour voir que rien n’est jamais acquis,

pour citer Brassens, qui devait citer je ne sais qui.

Certains pays font même marche arrière, abolissant d’un revers de la main des siècles de lutte.

Qui vit, ou a vécu vraiment « avec son temps » ? On est tous rétrogrades ou avant-gardistes, on ne mesure le progrès, ou la régression hélas, que bien plus tard. Avec le temps va, tout fout l’camp, pour parodier qui vous savez.

Le daguerréotype, l’argentique, les photos retouchées ou Lascaux IV ou V, les portraits officiels, des Rois ou des

bourgeois, les photos de défunts d’autrefois, qui m’ont toujours donné la chair de poule, quel est le lien ?

On progresse, on régresse, on stagne, on se souvient, on a oublié, … ?

Les jeunes seront toujours des jeunes, et les vieux pareil. Chaque génération se croit meilleure ou « perdue », c’est

selon. Jeunesse dorée ou sacrifiée.

Les vieux se plaignent de la mollesse des jeunes, de la perte de sens, surtout celui de l’engagement. Il n’en est rien

évidemment.

La vie esquinte plus ou moins, les mauvaises langues, qui ne doutent de rien, diront que c’est bien fait pour certains.

La vie est une course à l’envers, les premiers sur la ligne d’arrivée sont les perdants.

Bien malin celui qui se proclame entraîneur !


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