Pour faire valoir un bagage, il importe avant tout d’en avoir un. Pas de simples fiches de synthèse dans les poches. A défaut d’avoir réussi aux grands concours, on réutilise les techniques pour épater les gens. On peut parfois briller dans les soirées, mais la plupart attendent la musique pour s’amuser enfin.
On écoutera le guitariste virtuose presque religieusement, mais celui qui prendra la guitare pour faire chanter tout le monde aura fait de la soirée une réussite.
C’est un propos connu, flattez le peuple il vous le rendra. Réfléchissez un peu, le peuple est aussi orgueilleux que l’élite.
« Le peuple », « l’élite », voilà bien des propos contre lesquels je me bats.
Vous vous battez à tort, à moins d’être un adepte des causes perdues.
Et vous pensez bien sûr faire partie de l’élite.
Je ne le pense pas, c’est un constat.
Il me prend l’envie de fouiller vos poches.
Faites donc, vous n’y trouverez rien.
Vos prétentions et votre mépris vous trahissent, vous êtes de ceux qui haïssent la masse.
C’est assez juste.
Et vous n’y voyez rien de répréhensible ?
Comme vous prenez un air sérieux, je me retiens d’en rire.
Riez si vous voulez, moi je pense que chacun a sa valeur.
Tout à fait d’accord, comme chacun a sa place.
Vous êtes puant d’orgueil.
Et chacun son odeur, je m’accommode très bien de celle que vous m’attribuez.
Vos propos me fatiguent.
Est-ce là tout ce que vous avez à dire ? Il y a bien dans vos valises quelque réplique acerbe pour me clouer le bec.
Contrairement à vous, je n’excelle pas dans ce domaine.
Vous devriez apprendre.
Et pourquoi le devrais-je ? Qu’aurais-je à gagner à rabaisser autrui.
Le respect, à défaut d’être aimé. Comme on dit souvent, l’amour ou la sympathie, ça va, ça vient.
Vous êtes cynique.
Ça fait partie de mon bagage, comme vous le dites si bien. Le bon peuple, que vous chérissez, ne lèverait pas le petit doigt si vous deviez faillir.
J’ai du mal à vous comprendre.
Normal, nous n’avons pas le même bagage.
Fort heureusement !
J’en pense autant.
N’y a-t’il pas moyen de résoudre ce dilemme ?
Vous pensez effacer des siècles d’histoire ?
Vous et moi nous pourrions changer le cours de l’histoire.
Une chose est sûre, vous m’êtes sympathique.
Je ne tomberai pas dans ce piège. Et en quoi je vous prie serait-ce un privilège ?
Vos valises ne sont pas aussi vides, je reconnais volontiers vous avoir sous-estimé.
C’est ainsi que vous faites je présume, avant de mordre pour de bon et de cracher le venin.
Vous vous méprenez et me faites un procès d’intention.
Bon les intellos on ferme ! Vous pourrez poursuivre votre débat dehors.
René t’abuses, il n’est que 22 heures.
Peut-être mais ma femme en a marre d’entendre vos conneries, vous savez aussi bien que moi qui est le patron.
OK on s’barre, nos respects à ta femme.
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