Sac à rêves.


 

- Sac à rêves, tu ne fais partie de rien, tu ne crois en rien, et peux-tu me dire à quoi tu sers ?

Tu ne votes jamais et tu te fous bien de ce qui peut arriver.

Tu fuis les fêtes ou les manifs, et puis tout ce qui est populaire à tes yeux.

As-tu seulement une fois considéré l’autre comme une personne exaltée, déchirée, ou simplement ordinaire ?

Ta drogue c’est ton petit univers, que tu as construit sur tes craintes et ton indifférence, pour le bien de toi-même exclusivement.


- Tout est vrai, tu m’as percé à jour, mais je n’ai rien fait pour cacher quoi que ce soit.

En attendant dis-moi qui de toi ou moi est le plus heureux.


- Voilà bien un réflexe bourgeois, l’engagement t’ennuie, même si je crois surtout qu’il te fait peur.


- Engagez-vous disait l’autre, et pourquoi et pour qui, je m’adresse au philosophe du dimanche ou au gourou plus ou moins subventionné. Il suffit de se pencher un peu sur l’histoire pour savoir combien d’altruistes illusionnés sont passés à a casserole.


- Homme de peu de foi !


- Je n’en ai aucune et je pourrais répandre l’autre parole si on me le demandait.

Enfin, tout dépend de qui le demande.


- Es-tu conscient d’être damné ?


- Désolé de me répéter, mais par qui et pourquoi ?


- Tu finiras au bûcher !


- Ça existe encore un truc pareil ?


- Mais non, ce n’est qu’une image.


- Je m’en doutais un peu, alors je ne risque pas grand-chose.


- Au Jugement dernier…


- Je m’attendais à un truc pareil, tes prédécesseurs ont fait le même coup, mais il faut croire que le slogan fait encore recette, pour dire qu’on nous prend toujours pour des cons.

A moins de ressusciter les vociférations des périodes sombres, qui ont fait recette hélas, des années 30 ou antérieures, ou celles d’après, ou celles à venir.

Ta cause est pourrie, désolé de le dire comme ça, il faudrait peut-être inventer autre chose, si la chose est encore possible.

Mais le temps hélas se fout bien de ce qui est rationnel et juste, le temps prend son temps.

Que les femmes et les hommes de bonne volonté, qui ont un tant soit peu de jugeote, fassent la différence.

Chacun dans sa vie, enfin j’ai peut-être la naïveté de le croire, sait ce qui est bon ou mauvais. 

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