Une vie active.
Peut-on trouver matière à écrire ou à peindre quand on s’ennuie ?
L’ennui peut paraître un luxe à certains, enfin ceux qui vivent à cent à l’heure, ceux qui ne pourraient se passer de leur agenda.
Un rendez-vous par ci, une réunion par là.
Mince, faut trouver un créneau pour les vacances, le mari ou l’épouse, et surtout les enfants.
Les enfants, c’est chronophage, et puis ça coûte cher.
Si les grands-parents des deux côtés ne sont pas, comment dire, emballés, c’est encore plus compliqué.
Difficile de planifier les sentiments, enfin de contenter tout l’monde.
On peut bien maîtriser les plages horaires, quand il en reste, la famille, les « amis », qui sont ce qu’ils sont, les proches, les collègues, les passages obligés.
Tout ce cortège de contraintes griffonné dans les cases qui seront toujours trop petites.
Le temps doit être rentable.
Oui, l’ennui est un luxe, n’avoir envie de rien, n’être bien que chez soi, même s’il ne se passe rien.
Se forcer à créer ne mène à rien, l’inspiration est la chose la plus difficile à contrôler.
Toi, oui toi, tu as sûrement la recette, tu ne connais que la plénitude, ce putain de « secret du bonheur ».
Moi, oui moi, je ne prétends pas ne l’avoir jamais connu, c’était il y a longtemps, de ces temps bénis ou on ne savait même pas ce qu’était le « qu’en dira-t’on ».
Rien dans les poches, pas de casseroles, le bonheur instantané à consommer sur place.
Tout était beau.
La vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais un torrent qui finit en rigole, s’il reste encore de l’eau.
Se sentir « peinard » comme chantait Léo, ce n’est pas se sentir heureux.
« Avec le temps … on aime plus ».
That is the question.
Qu’est-ce que j’aime encore ?
Savoir « qui » j’aime encore est devenu, hélas, hors sujet.
Mon agenda n’est pas ce qu’il devrait être, d’ailleurs je n’ai pas d’agenda.
Aucune date d’anniversaire.
Comme tous ceux qui ont raté le train.
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