Mon fils.

 



Je te crois sur parole,

Nul besoin de la Bible ou de la tête de ta mère.

Tu as dû péché sans doute,

Comme nous tous.

Et méfies-toi de qui te dit le contraire.

Mon fils, tu le sais,

Les juges ne seront pas de cet avis.

Ta mère ne peut rien 

Contre ce qu’ils nomment justice.

Sois humble et franc, 

En espérant que le bon sens l’emporte.

Ils ne te connaissent pas

Comme je te connais.

Mais ce n’est pas suffisant,

Tu t’en doutes.

Comme contre le cancer,

Tu dois te jeter à corps perdu

Dans la bataille.

Car tu es innocent mon fils, 

Et surtout ne me dis pas le contraire.

Tu n’es pas seul au monde,

Ta mère restera à tes côtés, 

Aussi longtemps que Dieu le voudra.

Je n’ai pas engendré un assassin,

Dis-moi que non mon trésor.

Mais tu ne dis rien,

Et tu pleures.

Je comprends que cette épreuve

Te bouleverse plus que moi.

Mon fils, tu ne me réponds pas.

Quand tu sortiras de cet enfer,

Je te préparerai un couscous,

Comme au bon vieux temps.

Tu ne dis toujours rien, 

Je suis ta mère,

Tu peux te confier,

Ces salauds ont dû te conditionner.


Maman je t’aime.

Je ne sais pas quoi dire d’autre.

La justice passera c’est sûr.

Mais jamais tu ne devras 

Te sentir coupable.

A mes yeux le seule peine qui vaille

Et celle que je dois avouer à ma mère.

Et surtout de devoir te laisser seule maman.


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