Le vampire, sa femme et le curé.

 


- Moi je ne regarde que la surface des choses, et cela me suffit amplement. Être content ici-bas et dans l’instant, c’est déjà quelque chose.

- Vous êtes misérable, égoïste et futile.

- Sans doute, mais je suis heureux.

- Enfin, vous devez bien sentir que ce n’est pas suffisant.

- Évidemment, mais à quoi bon se torturer ? Qui peut prétendre à la plénitude absolue ?

- Votre philosophie est, comment dire, quelque peu minimaliste.

- Je ne le nie pas, mais elle me permet de vivre.

- Vivre est un grand mot dans votre cas.

- C’est votre droit de le penser, mais je doute que vos pensées tordues et vos questions insolubles vous permettent de vivre en paix.

- Vous n’aspirez qu’au fourrage et à la fornication !

- Vous oubliez les proies que je chasse la nuit.

- Vous n’êtes qu’une créature démoniaque.

- Parce que je n’adhère pas à vos thèses ? Au fait, avez-vous des enfants ? J’ai faim.

- Je ne peux rien pour vous, je le vois bien.

- Et alors, je ne vous ai pas embauché que je sache.

- Vous resterez à jamais dans les ténèbres.

- Tant mieux, je crains les coups de soleil, ça empêche de dormir.

- Le Jour du Jugement Dernier …

- Ce jour arrivera plus tôt pour vous, sans vouloir vous offenser.

- Vous prétendez ne pas vouloir, et pourtant vous le faites.

- C’est un peu le principe.

- Je prierai quand même pour vous.

- Si vous n’avez pas mieux à faire.


- C’était qui mon amour ?

- Une espèce d’illuminé qui prétendait me sauver de l’enfer.

- Ben j’espère qu’il est pas payé à la commission le pauvre.

- Très drôle, bon, on retourne au lit, histoire de continuer la conversation.

- T’es vraiment qu’un pervers.

- Je ne risque pas de te manipuler, tu me connais trop bien.

- Bon mais là j’ai plein de trucs à faire.

- Chérie on est dimanche, tu dois te préparer pour la messe ?

- Chéri tu es damné.

- Je sais mon amour, alors on monte ? Ne me dis pas que c’est fait pour te déplaire.

- Oui, mais comme dirait ma mère …

- Chérie s’il te plaît, j’ai eu ma dose de sermons avec l’autre taré.


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