Palimpseste.

Des ruines sur des ruines, comme un palimpseste de pierre, de boue et de sang. Des gens ont vécu là. Le « mille-feuilles administratif » à côté c’est rien. Des murs de marbre avec des noms, nos « martyrs ». Mais, Seigneur, ce ne sont que quelques pattes de mouches sur une serviette ou un coin de mouchoir. Trop de mémoire tue la mémoire. Sépia, argentique, et toutes ces photos macabres de petits anges partis trop tôt. En ce temps là, on tapissait autour des meubles. En ce temps là, on se taisait, aurait dit Brel. Mes grands-parents ont dû partager une part de ce gâteau rance, occupation et rationnement. Voilà de quoi donner un peu de grain à moudre à qui se plaint de nos jours. Toutes ces photos jaunies devraient nous faire réfléchir un peu. Parfois mes « bonnes manières » s’envolent quand j’écoute quelque obsédé du présent. Nous ne sommes pas nés de rien. Le « devoir de mémoire » fait chier la plupart d’entre nous. Et pourtant … Bien sûr, le passé est le passé, évidemment chacun ...